La Banque Nationale laisse flotter le franc suisse




Le 16 Janvier 2015, par Aurélien Delacroix

En laissant flotter le franc suisse face à l'euro, la Banque nationale du pays a ouvert la boîte de Pandore et remodèle l'économie de tout un pays sur un coup de dé.


(c) Shutterstock/EconomieMatin
En septembre 2011, en pleine tempête de l'euro attaqué de toutes parts, la Banque Nationale Suisse (BNS) décide de contrer l'appétit des investisseurs qui considère la monnaie helvétique comme une valeur refuge. L'institution décide d'un plancher bas de 1,20 franc suisse pour 1 euro. Et pour maintenir ce cap, la BNS injecte massivement des liquidités sur le marché.

Une politique monétaire très généreuse, mais qui ne peux continuer pour toujours : les réserves monétaires de la Banque ont une limite… Et la perspective de voir la Banque centrale européenne mettre en route son programme d'assouplissement monétaire (quantitative leasing) d'ici la fin du mois de janvier a pesé lourd dans la décision de la BNS d'abandonner le plancher bas du franc suisse; la BCE veut poursuivre le rythme de baisse de l'euro face au dollar afin de relancer l'activité et lutter contre la déflation qui couve en Europe.

Ces actions de la BCE confirme le statut de valeur refuge du franc suisse, dont le plancher face à la monnaie unique est de plus difficile à défendre. C'est pourquoi la Banque Nationale Suisse a décidé d'abandonner cette stratégie en laissant flotter sa devise. Le résultat n'a pas tardé : le franc suisse s'est immédiatement apprécié de 30% face à l'euro.

Outre les conséquences pour le secteur touristique (il va être plus cher de visiter le pays), les exportations, notamment l'horlogerie de luxe, vont s'enchérir mécaniquement tandis que les importations vont elles baisser.  La situation est telle que la Bourse de Zurich a perdu plus de 10% en une journée. À terme, l'économie suisse devrait souffrir d'un PIB en baisse de 0,7%.