La CPME alerte sur le « tabou » de la pénurie de compétences




Le 24 Aout 2021, par La rédaction

Si on parle beaucoup des pénuries de composants électroniques et de matière première, les entreprises font également face à une autre pénurie, celle des compétences, de la main d'œuvre qualifiée. Pour le patron de la CPME, c'est un tabou à lever.


Des profils qui manquent à l'appel

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) tire la sonnette d'alarme. Son président, François Asselin, veut que la France traite le « sujet tabou » des pénuries de main d'œuvre. Dans un entretien au Parisien, il se réjouit de voir que les indicateurs économiques sont au beau fixe. Mais la bonne santé des entreprises repose aussi sur les compétences, or celles-ci manquent à l'appel : un chef d'entreprise sur deux ne parvient pas à trouver le bon profil, selon un rapport de la Banque de France.

Un tiers des entreprises est concerné, rappelle François Asselin : « Les chiffres sont connus, cela représente près de 300.000 emplois ». Plusieurs secteurs sont particulièrement touchés, notamment les services, la construction, le bâtiment ou encore l'industrie, où la pénurie est la plus sensible. « Comment se fait-il que dans un pays comme la France où l’on cherche des compétences de façon récurrente, on n’arrive pas à les trouver avec près de 5,9 millions de chômeurs toutes catégories confondues ? », s'interroge-t-il.

La formation professionnelle, un « échec »

Une des raisons qui font que l'économie française souffre d'une pénurie de compétences tient dans la formation. Et d'abord, l'orientation : « Si beaucoup de jeunes arrivent sur le marché du travail, très peu sont formés vers des secteurs qui embauchent », déplore le président de la CPME. La réforme de la formation professionnelle est « un échec », selon lui. Les demandeurs d'emploi sont bien formés, mais sur des formations qui ne débouchent pas sur le même volume d'emplois.

François Asselin estime que la France dépense beaucoup d'argent pour la formation des demandeurs d'emploi, pour « si peu de résultats ». Ce sont des formations financées par des cotisations versées par les entreprises. Il demande que les formations soient prises en charge directement par les entreprises, comme c'est d'ailleurs le cas pour l'apprentissage.


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