La Cour des Comptes met en garde contre un dérapage des dépenses publiques




Le 11 Février 2014, par Aurélien Delacroix

La Cour des comptes a rendu son verdict pour 2013 : les finances de la France ne sont pas au beau fixe, et pire encore - les objectifs du gouvernement pourraient bien ne pas être tenus.


Le rapport annuel de l'institution sonne comme une alerte pour le gouvernement. La prévision du déficit public, annoncée de 3,6% pour 2014, pourrait sérieusement déraper. En cause, les incertitudes économiques qui planent, mais aussi une réduction du déficit public qui a été moitié moins importante que prévu : alors qu'elle aurait dû être de 1,5 point, elle n'est finalement que de 0,7 point… Et les hausses des prélèvements n'ont pas apporté les fruits attendus en terme de réduction du déficit, rapporte Didier Migaud, le président de la Cour.
 
On connaitra le chiffre exact du déficit 2013 fin mars, via une publication de l'INSEE. Mais il est fort probable que l'objectif du gouvernement ne soit pas tenu. L'assainissement des comptes publics orchestré par l'exécutif est bien loin d'être suffisant; pire encore, le rapport annonce une nouvelle baisse des recettes fiscales, entre « 2 et 4 milliards d'euros » pour 2014.
 
En dehors de la situation préoccupante des comptes publics, la Cour des comptes a pointé du doigt plusieurs aberrations. La SNCF en prend ainsi pour son grade concernant les « facilités de circulation » offertes à de nombreux bénéficiaires : ces tarifs préférentiels proposés aux cheminots, leurs familles et leurs proches sont jugés trop importants. Ils sont ainsi 1,1 million de bénéficiaires de ces billets gratuits ou peu chers… dont seulement 15% de cheminots.
 
La Cour fustige également le projet de second porte-avions, dont les études ont généré un surcoût de 200 millions d'euros sans réelle contrepartie pour la France - il s'agissait d'un projet commun avec la Grande-Bretagne, lancé en 2005, qui a capoté trois ans plus tard. Une somme pas si importante en matière de Défense, mais qui fait mauvais genre en ces temps de disette.