La France, toujours championne des prélèvements obligatoires




Le 5 Décembre 2019, par Aurélien Delacroix

Pour la deuxième année consécutive, la France a conservé en 2018 sa première place au classement de la plus forte pression fiscale au sein de l'OCDE. Le niveau des prélèvements obligatoires est cependant resté stable par rapport à l'année précédente.


Une pression fiscale à 46%

Avec un taux de prélèvements obligatoires de 46%, la France étant en 2018 devant tous les autres pays de l'OCDE en matière de pression fiscale, devant le Danemark et la Belgique. Les pays affichant la pression fiscale la plus faible (sous les 20%) sont l'Irlande, le Chili et le Mexique. Cela ne sera peut-être pas très réconfortant pour les contribuables, les entreprises et plus globalement les payeurs de taxes en tout genre, mais ce niveau de prélèvements n'a pas évolué par rapport à 2017. Un changement appréciable alors que la pression fiscale a fortement augmenté depuis le début de la décennie.

2018 a été la première année d'exercice pleine pour le nouvel exécutif emmené par Emmanuel Macron. Le gouvernement d'Édouard Philippe a mis en place plusieurs réformes de baisse des impôts, comme la suppression partielle de la taxe d'habitation, le remplacement de l'impôt sur la fortune ou encore des changements dans la taxation des revenus du capital. Mais ces mesures ont été contrebalancées par des hausses, comme la CGS pour les retraités, ou encore les mesures visant l'énergie.

Baisse prévue des prélèvements obligatoires

Résultat : la pression fiscale s'est simplement stabilisée. Au mieux, elle a été réduite modestement, comme le relève l'Insee dont les méthodes de calcul diffèrent de celles de l'OCDE. L'institut a enregistré une baisse des prélèvements de 0,2 point de produit intérieur brut en 2018. Le gouvernement a prévu que d'ici la fin du quinquennat, en 2022, la pression fiscale aura reculé de 1,5 point du PIB. Il reste du pain sur la planche pour parvenir à cet objectif.

Si le niveau des prélèvements obligatoires reste élevé en France, c'est aussi parce que l'Hexagone a une dépense publique plus élevée que dans bien d'autres pays. Ce qui lui permet de financer un filet social, pour la santé, l'assurance chômage ou les retraites plus important qu'ailleurs. D'autres pays ont fait le choix de baisses d'impôts plus drastique, comme les États-Unis : la réforme fiscale Trump a réduit la pression fiscale de 2,5 points du PIB.