La Poste veut transformer le métier de facteur




Le 28 Janvier 2014, par Aurélien Delacroix

Avec l'explosion des échanges numériques, la Poste est en pleine mutation. Partout dans le monde, les entreprises en charge de la distribution du courrier s'interrogent sur leur rôle futur et leur modèle économique.


Le Canada a fait un choix aussi simple que radical : à l'horizon 2020, le courrier ne sera plus distribué de porte à porte. Les usagers devront se rendre dans un dépôt placé dans leur rue pour récupérer lettres et colis. Cette évolution s'accompagnera de hausses du prix du timbre.
 
La France n'en est pas encore arrivée à cette extrémité. Néanmoins, ici comme partout ailleurs, le volume du courrier postal a drastiquement fondu, passant de 18 milliards de lettres et colis distribués en 2007, à 9 milliards aujourd'hui. Cette activité ne permet plus de couvrir les coûts du service universel postal, que l'entreprise devra donc financer par d'autres moyens.
 
Le président de la Poste, Philippe Wahl, a présenté devant le conseil d'administration de l'entreprise les grandes lignes de son projet pour 2020; une nouvelle stratégie qui transformera profondément le travail des facteurs et des employés de la société.
 
La Poste veut ainsi développer ses activités afin de conquérir de « nouveaux territoires ». M. Wahl liste en particulier la logistique de proximité, l'assistance aux personnes âgées et fragiles, l'économie solidaire et sociale, les services liés à l'habitat connecté, ainsi que les échanges numériques sécurisés. Les services bancaires devront également se développer à un rythme soutenu, et le maillage territorial sera « optimisé » - en 10 ans, rappelle SUD-PTT, la Poste a perdu 80 000 emplois, tandis que la CGT a compté 400 bureaux de Poste qui seront supprimés cette année.
 
Autre grief : le président de la Poste ne précise pas les nouvelles tâches qui pourront être confiées aux employés. Il dévoilera les plans d'actions en juin; quant aux négociations syndicales, elles débuteront ce premier semestre.