La Russie face au risque de défaut souverain




Le 9 Mars 2022, par Paolo Garoscio

L’attaque lancée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine, le 24 février 2022, a eu pour réponse des sanctions économiques d’une ampleur inédite de la part de l’Occident. Etats-Unis et Union européenne ont fait front commun : du secteur bancaire au commerce, l’impact a été lourd. Et alors que les tensions augmentent et que de nouvelles sanctions pourraient être annoncées, l’agence de notation Fitch craint un défaut du pays.


Fitch note désormais « C » la dette de la Russie

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Dès le début des hostilités économiques contre la Russie, les trois agences de notation mondiale, Fitch, Standard&Poor’s et Moody’s avaient chacune fortement dégradé la dette souveraine de la Russie. Une dégradation liée à la crise qui est attendue dans le pays alors que les entreprises le quittent et coupent tout rapport commercial avec ce dernier. Sans compter les problèmes liés au secteur bancaire : la Russie a été retirée du système de paiement Swift tandis que Mastercard et Visa ont limité le fonctionnement de leurs services.

Mais l’annonce faite par Joe Biden, le 8 mars 2022, d’un embargo contre le pétrole russe, sanction qui n’a pas été suivie par l’Union européenne, aura convaincu l’agence Fitch de dégrader ultérieurement la dette souveraine russe. De « B », elle est désormais passée à « C » le 8 mars 2022.

Un risque de défaut pour la Russie ?

L’agence de notation Fitch a également souligné, pour expliquer sa décision de dégradation de la note souveraine russe, le décret signé par Vladimir Poutine le 5 mars 2022. Ce dernier permet aux entreprises russes de rembourser leurs dettes en roubles. Une première mesure de rétorsion de la part de Moscou, le rouble ayant chuté à des niveaux historiquement bas face au dollar : le remboursement en roubles revient donc à faire subir aux créditeurs des pertes équivalentes à la baisse de valeur de la monnaie.

Pour Fitch, la réponse russe aux sanctions pourrait même entraîner « une réponse politique de la Russie incluant au moins un non-paiement sélectif de ses obligations souveraines ». Or, une telle décision reviendrait, de fait, à un défaut de paiement, et donc à un défaut de la Russie.