Le déficit de la Sécu devrait s’établir à 1,7 milliard d’euros, selon un rapport de la commission des comptes du système. Le « trou » pourrait même se creuser jusqu’à 4,4 milliards d’euros si le gouvernement ne trouvait pas le moyen de compenser les mesures d’urgence votées à la toute fin de l’année dernière. Il a fallu en catastrophe trouver des marges pour répondre à la crise sociale que la France a traversée fin 2018. À cela s’ajoute une croissance plus faible que prévue : lors du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale, la progression du PIB était prévue à 1,7% en 2019. Finalement, la croissance devrait n’être que de 1,4%.
Les recettes vont être plus faibles qu’attendu. Elles s’établiront à 1,7 milliard d’euros, ce qui s’explique par une progression moindre de la masse salariale. Moins d’emplois, c’est moins de cotisations. Par ailleurs, les mesures d’urgence économiques et sociales non compensées creusent le déficit à hauteur de 2,7 milliards d’euros. 2019 devait marquer, pour la première fois depuis 2001, un excédent pour les comptes de la Sécu : 100 millions d’euros. Alors que le déficit avait été de 1,2 milliard l’an dernier, contre 5,1 milliards en 2017. Les efforts du gouvernement ont donc été pratiquement réduits à néant.
Selon la commission, la croissance plus faible que devrait enregistrer l’économie cette année ne permettra sans doute pas d’enregistrer l’excédent attendu en 2020. Le coût de plusieurs mesures comme l’annulation de la hausse de la CSG sur certaines retraites ou encore le relèvement du minimum contributif pèseraient 1,5 milliard d’euros dans les comptes de la Sécu.