La collecte mensuelle des Livrets A et LDDS explose en janvier 2023




Le 22 Février 2023, par Paolo Garoscio

La tendance à l’épargne des ménages français a continué le premier mois de 2023. En janvier 2023, la collecte du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a atteint un niveau record, inégalé depuis… 14 ans. L’effet des craintes concernant l’inflation et de la hausse du taux de rémunération survenue le 1er février 2023.


Plus de 11 milliards d’euros déposés sur les livrets d’épargne

C’est du jamais vu depuis plus d’une décennie, et notamment depuis 2009 lorsque les règles du Livret A et du LDDS ont changé. Les Français ont déposé plus de 11 milliards d’euros sur leurs livrets d’épargne réglementée.

Sans surprise, c’est le Livret A qui collecte la somme la plus importante : 9,27 milliards d’euros en un seul mois. En comparaison, c’est quasiment le niveau de collecte annuelle en 2018 et 2019 (10,08 et 10,24 milliards d’euros, respectivement).

Quant au LDDS, les Français y ont déposé 1,95 milliard d’euros, là aussi au plus haut depuis plus d’une décennie.
 

Une épargne qui explose, mais qui ne compense pas l’inflation

Cette forte hausse de la collecte pour les livrets défiscalisés est liée à deux paramètres distincts. D’un côté, les ménages craignent l’inflation, et ont tendance à réduire leurs dépenses. L’argent qu’ils économisent est alors placé sur les livrets défiscalisés.

D’autant plus que ceux-ci on vu leur taux d’intérêt augmenter à nouveau en février 2023, pour atteindre 3 % par an. Un niveau de rémunération inédit depuis 2009. Or, comme toujours, lorsque le taux des livrets augmente, les ménages ont tendance à sur-épargner… et janvier 2023 n’aura pas été une exception.

Cette nouvelle collecte porte l’encours total des deux livrets à 520,9 milliards d’euros, du jamais vu. Mais les ménages perdent de l’argent : l’inflation étant supérieure au taux de rémunération (elle a atteint 6% sur un an en janvier 2023), les intérêts même défiscalisés ne compensent pas la hausse des prix. Et en termes de pouvoir d’achat, la perte est conséquente, près de 3%.