La compagnie aérienne Mexicana de Aviacion renaît grâce à l'armée mexicaine




Le 28 Décembre 2023, par La rédaction

La compagnie aérienne historique Mexicana de Aviacion, reprise par l'État mexicain, a lancé son vol inaugural depuis l'aéroport Felipe Angeles vers Tulum : c'est le retour dans le ciel mexicain du transporteur avec des tarifs compétitifs… et une gestion inédite par l'armée.


Renaissance pour Mexicana de Aviacion

Mexicana de Aviacion, une compagnie aérienne fondée en 1921 et ayant déclaré faillite en 2010, a effectué son grand retour sous l'égide du gouvernement mexicain. Après avoir été rachetée pour 815 millions de pesos (environ 48 millions de dollars), cette entreprise historique a été relancée, avec l'armée aux commandes de sa gestion. 

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a salué cette reprise, affirmant que Mexicana est une « compagnie aérienne emblématique, historique ». Le vol inaugural, malgré un déroutement vers Merida en raison de conditions météorologiques défavorables, a symbolisé la nouvelle trajectoire de l'entreprise.

Dans le cadre de son vol inaugural, Mexicana a proposé des tarifs promotionnels attractifs, débutant à 389 pesos (23 dollars), pour son trajet entre l'aéroport Felipe Angeles (AIFA) et Tulum. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie visant à proposer des alternatives économiques aux voyageurs, en concurrence avec trois autres opérateurs aériens majeurs du pays, dont AeroMexico, Volaris et Viva Aerobus. 

Une gestion inattendue pour éviter la corruption

Ce positionnement tarifaire pourrait stimuler le tourisme et offrir de nouvelles options aux passagers souhaitant explorer le Mexique, l'un des 15 plus grands pays du monde et le sixième pays le plus visité. La relance de Mexicana s'intègre dans un projet plus vaste du gouvernement Obrador, qui comprend la gestion de grands chantiers par l'armée. L'aéroport AIFA, d'où a décollé le vol inaugural, ainsi que celui de Tulum, ont été inaugurés en 2022. Ces infrastructures s'inscrivent dans le cadre d'un plan ambitieux visant à désengorger le vieil aéroport international de la capitale et à améliorer la connectivité à travers le pays. 

La gestion militaire de ces projets, y compris le train Maya et le train reliant le Pacifique à l'Atlantique, est vue par le président comme un moyen efficace de lutter contre la corruption. Toutefois, cette approche fait l'objet de critiques, certains adversaires politiques dénonçant une tendance à la « militarisation » du pays.