La crise sanitaire a coûté de 170 à 200 milliards d'euros à l'État




Le 28 Septembre 2021, par François Lapierre

Les économistes n'ont pas fini d'estimer le coût de la crise sanitaire. Olivier Dussopt, le ministre Comptes publics, a quant à lui partagé une estimation vertigineuse pour ce qui concerne les finances publiques : entre 170 et 200 milliards d'euros !


Coût astronomique pour les finances publiques

Le chiffre est tellement énorme qu'on a du mal à s'en rendre compte. En 2020 et 2021, le coût de la Covid-19 pour l'État s'échelonne entre 170 et 200 milliards d'euros, selon Olivier Dussopt devant les caméras de Cnews. Le ministre des Comptes publics a détaillé la facture : plus de 70 milliards d'euros de dépenses exceptionnelles l'an dernier, autant pour 2021. Il ajoute à cela des « pertes de recettes [fiscales] », sachant que l'activité économique s'est arrêtée ce qui représente un manque à gagner significatif pour les caisses de l'État.

Le déficit public s'est creusé : il s'est établi à 9,4% du produit intérieur brut l'an dernier, et il sera de 8,4% en 2021. Le gouvernement prévoit un déficit de 4,8% en 2022. Olivier Dussopt indique que la « dette Covid » est autour de 165 milliards d'euros, ce qui s'est traduit par un « déficit important », euphémise-t-il. « S'il n'y a pas d'accident sanitaire en 2022, nous allons ramener le déficit qui était à plus de 9% en 2020 à moins de 5%, ce qui est une marche vers la normalisation », explique le ministre.

Amortissement sur vingt ans

Le projet de budget 2022, présenté par le gouvernement mercredi dernier, contient un prévisionnel sur vingt ans pour amortir la dette Covid. Une opération de longue haleine qui occupera Bercy et les finances publiques jusqu'en 2042. Si du moins aucun nouveau problème sanitaire ne fait son apparition d'ici là, ce qui est évidemment impossible à prévoir.

Dès le début de la crise sanitaire, le gouvernement a largement ouvert les vannes des finances avec la mise en place de plusieurs dispositifs dispendieux, mais nécessaires pour le maintien de l'économie : prêts garantis par l'État, prise en charge du chômage partiel, aides directes aux entreprises, annulation de certaines charges fiscales…