La crise sanitaire creuse l'écart entre les hommes et les femmes au travail




Le 25 Février 2021, par La rédaction

Anxiété, charge mentale, peur pour l'avenir : les femmes salariées souffrent davantage de la crise sanitaire que leurs homologues masculins, selon une étude qui tire la sonnette d'alarme.


Les femmes en première ligne

La crise sanitaire et ses conséquences dans le milieu du travail pèsent lourdement sur les salariés. Une étude du Boston Consulting Group réalisée avec Ipsos montre qu'un tiers d'entre eux estime que l'épidémie a un impact négatif sur les perspectives de carrière. 7 salariés sur 10 se disent en situation d'anxiété fréquente. Mais ce sont les femmes qui souffrent le plus de la situation : 60 % d'entre elles seulement ont confiance en leur avenir professionnel, contre 75 % des hommes.

Ces craintes s'illustrent dans le fait que les salariées prennent moins souvent la parole durant les réunions (29 % de moins que leurs homologues masculins) et qu'elles s'occupent moins de leur réseau professionnel (13 % de moins). Les différences sont également très sensibles dans le cadre du travail à domicile, qui a explosé à la faveur des mesures sanitaires. Ainsi, les femmes risquent plus souvent que les hommes (1,5 fois plus souvent) d'être interrompues dans leurs tâches à la maison. 

Génération perdue

Par ailleurs, les hommes sont 1,3 fois plus susceptibles de bénéficier d'un espace isolé pour télétravailler. L'étude explique que si les hommes « en font plus » à la maison depuis le déclenchement de la crise, ce nouvel équilibre penche tout de même encore beaucoup en défaveur des femmes. Car ce sont elles qui continuent de porter le plus gros du poids des tâches domestiques et du temps consacré aux enfants.

Jessica Apotheker, directrice associée au Boston Consulting Group, indique que la crise a « révélé et creusé » l'écart entre les hommes et les femmes dans la vie professionnelle. Elle s'interroge en particulier sur les femmes cadres entre 25 et 40 ans et craint qu'elles ne représentent une « génération perdue ». Les femmes sont plus susceptibles de se retrouver dans une situation d'anxiété (1,3 fois plus que les hommes).