La décision de construire six EPR supplémentaires pourrait être prise plus tôt que prévu




Le 4 Octobre 2021, par François Lapierre

Le gouvernement et le président de la République pourraient prendre la décision de lancer la construction de nouveaux EPR avant que la centrale de Flamanville soit mise en service, a expliqué la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.


Dix ans de retard pour Flamanville

Jusqu'à présent, le discours de l'exécutif était clair : la décision (qui doit être prise par le président de la République) de lancer la construction de six nouveaux EPR, les centrales nucléaires de nouvelle génération, allait attendre la fin de celle de Flamanville, dans la Manche. Reste à savoir quand EDF finalisera vraiment les travaux : le projet d'EPR a pris dix ans de retard et ses coûts ont explosé, passant de 3,3 milliards d'euros à 12,4 milliards. Désormais, EDF évoque 2022 pour le chargement du combustible, un préalable à la mise en route de l'infrastructure,

Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l'Industrie, s'est fait vague sur le lancement de l'EPR de Flamanville devant les caméras de BFM TV : « Cela dépend de facteurs industriels. Il entrera en service quand EDF aura terminé sa construction. Et si sa construction est terminée, nous prendrons la décision de construire de nouveaux EPR », a-t-elle indiqué. Dans ce cas, quand sera prise la décision pour les six EPR supplémentaires ? « Lorsque l'EPR de Flamanville sera livré, nous devons prendre cette décision. Peut-être nous la prendrons un peu en avance lorsque nous serons sûrs que l'EPR de Flamanville sera sur la bonne voie ».

Souveraineté énergétique

De fait, cette décision pourrait donc tomber avant la mise en route de l'EPR de Flamanville, ce qui provoque la colère de Greenpeace qui parle de reniement de la parole de l'exécutif et de « déni de démocratie ». Mais pour le gouvernement, le nucléaire fait partie de la solution pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, et pour « construire une souveraineté énergétique », avance la ministre.

« Nous construisons une souveraineté énergétique pour ne plus être dépendant du gaz et des carburants, c'est une transformation à marche forcée », explique Agnès Pannier-Runacher, et pour elle, il faut que la France mise à la fois sur les énergies renouvelables et sur le nucléaire, au risque de faire enrager les opposants au nucléaire. Mais peu importe, semble dire la ministre : « Aujourd'hui, nous avons besoin de nucléaire, c'est parfaitement assumé. Nous investissons 500 millions d'euros dans cette énergie ».


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