La dette mondiale a atteint 100 000 milliards de dollars




Le 10 Mars 2014, par Aurélien Delacroix

Crise aidant, la dette mondiale dépasse le PIB cumulé des États : fin juin 2013, elle a atteint 100 000 milliards de dollars, contre une richesse mondiale de 75 000 milliards.


Un chiffre fou, qui pourrait cependant être beaucoup plus élevé encore. La Banque des règlements internationaux (BRI, la Banque centrale des banques centrales), auteure du calcul, a fait la somme de la dette des États, celles cotées des entreprises et des sociétés financières. En revanche, la Banque a exclu la dette des ménages… Néanmoins, il s'agit là d'un seuil inédit dans l'Histoire. Et il est largement dû à la crise des subprimes de 2008 qui a mis le feu aux poudres. En 2000, la dette mondiale se montait à « seulement » 40 000 milliards de dollars. En 2007, juste avant la crise des subprimes, elle se hissait à 70 000 milliards. En 2008, la crise des dettes publiques, aux États-Unis et en Europe, a nécessité un soutien fort de la part des États pour éviter l'implosion du système, ce qui n'a pas manqué de creuser encore plus profondément le trou de la dette - qui apparait sans fond.
 
Devant les difficultés des banques à prêter de l'argent pour les besoins des entreprises, ces dernières ont dû se tourner vers les marchés obligataires, renforçant de facto la dette mondiale. En douze ans, l'encours de la dette mondiale a été multiplié par 2,5, et de 80% en six ans; il représentait en juin dernier 43 000 milliards de dollars. Si ce chiffre nous parle peu tellement il apparait astronomique, il représente en fait 6 142$ par habitant de la planète.
 
Pour se tirer de ce mauvais pas, trois conditions sont nécessaires : le maintien des taux bas, une inflation contenue, et la relance de l'économie. Un tryptique dont la responsabilité est du ressort non seulement des États, mais aussi des banques centrales qui ont déjà fait la preuve par le passé qu'elles pouvaient travailler ensemble quand il le fallait.