La survie d'Air France-KLM est en jeu, d'après le gouvernement néerlandais




Le 14 Septembre 2020, par François Lapierre

L'attelage entre Air France et KLM est-il en danger ? C'est ce que pense le ministre néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra. Le ministre des Transports français, Jean-Baptiste Djebbari, lui a répondu.


Suppression de postes et plan d'économies

La crise économique qu'essuie le secteur du transport aérien, consécutive à l'épidémie de coronavirus, met en danger de nombreuses compagnies aériennes. Leur activité s'est réduite à peau de chagrin pendant le confinement et les nouvelles fermetures de frontières suite à la résurgence des cas de contamination n'arrangent rien à l'affaire. Air France-KLM, soutenue à bout de bras par les gouvernements français et néerlandais, pourrait-elle tomber elle aussi ? C'est l'inquiétude levée par Wopke Hoekstra, le ministre des Finances des Pays-Bas, qui a estimé qu'il fallait réduire les coûts pour traverser la tempête actuelle.

Ce à quoi le ministre français des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a répondu au micro d'Europe 1 que la compagnie aérienne était déjà en phase d'ajustement substantiel pour faire face à la crise économique. Il a relevé que la critique du ministre néerlandais revenait à dire que le groupe n'en faisait pas suffisamment pour être compétitif, dans un environnement très dégradé. Air France-KLM a déjà annoncé des plans de suppression d'emplois « proportionnés » au scénario de reprise du trafic aérien. Mais « personne ne sait dire à quoi ressemblera le trafic de début 2021 ».

Une aide massive

Paris et Amsterdam possèdent chacun 14% de l'attelage franco-néerlandais. Pour soutenir la compagnie aérienne, l'Hexagone a attribué une aide de 7 milliards d'euros, les Pays-Bas 3,4 milliards. Ce soutien massif s'accompagne d'un plan de restructuration en profondeur et des engagements concernant les performances et la compétitivité du groupe. Air France-KLM a également des objectifs environnementaux à respecter.

Air France va supprimer 7.850 postes d'ici la fin 2022, tandis que 365 pilotes ont annoncé leur départ (des fins de carrière dans leur grande majorité). KLM doit annoncer son plan de restructuration le 1er octobre. Au second trimestre, la compagnie dans son ensemble a enregistré une perte de 2,6 milliards d'euros, après 1,8 milliard de pertes durant les trois premiers mois de l'année. Il est donc urgent de « changer de cap », comme l'a réclamé Wopke Hoekstra.