La taxe Chirac a du plomb dans l’aile




Le 5 Mai 2015, par Aurélien Delacroix

La taxe Chirac n’a plus le vent en poupe. Son principal contributeur, Air France, voudrait bien s’en débarrasser, car cette ponction pèse sur sa compétitivité : un argument massue dans la compétition mondiale où le moindre sou compte.


(c) Shutterstock/EconomieMatin
La taxe de solidarité sur les billets d’avion a été instituée en 2006. Elle consiste en une ponction sur chaque ticket, dont la récolte va abonder les caisses de Unitaid, une association qui lutte contre les grandes pandémies. Depuis le lancement de cette taxe, elle a récolté 2,2 milliards de dollars, dont 1,4 seulement ont été utilisés pour financer des actions. 

Air France-KLM explique que le différentiel de 706 millions de dollars permettrait à Unitaid de financer des projets pendant les cinq prochaines années. Une somme conséquence, dont la France est responsable pour près de 60% (la taxe Chirac ayant généré elle-même 64% du budget de Unitaid).

La compagnie aérienne est la principale contributrice de la taxe Chirac, à tel point qu’on parle parfois de « taxe Air France ». Celle-ci n’est d’ailleurs véritablement appliquée que dans 9 pays dans le monde, en France donc, mais aussi en Corée du Sud, au Mali ou au Chili. Insuffisant pour en faire une taxe universelle, ce d’autant qu’elle est laissée à la bonne volonté des compagnies aériennes…

Dans un secteur aussi concurrentiel, voir la facture s’alourdir d’une taxe supplémentaire n’est pas du goût d’Air France, qui estime le manque à gagner annuel de 90 millions d’euros par an. De fait, l’entreprise demande donc au gouvernement de ne plus avoir à la verser.


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