Laurent Berger de la CFDT dénonce les pilotes qui prennent Air France en « otage »




Le 30 Avril 2018, par Aurélien Delacroix

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a fustigé le principal syndicat des pilotes d'Air France, le SNPL. Le premier reproche au second de « prendre en otage » l'entreprise.


Devant les caméras du Grand Rendez-vous Europe 1 — Les Echos — Cnews, Laurent Berger n'y est pas allé par quatre chemins : « On a un syndicat majoritaire de pilotes qui s'appelle le SNPL, qui prend tout le monde en otage ». Une déclaration qu'on entend rarement dans la bouche d'un responsable syndical ! Il poursuit : « Et ça va se passer comment à la fin, si on suit le SNPL? ... Les pilotes, on va leur donner de quoi s'en sortir et puis le personnel au sol, il trinquera... On aura des suppressions d'effectifs, on aura des réductions de personnel ! ». Le SNPL est une des organisations qui mènent le conflit social à Air France.

Le SNPL n'est pas le syndicat à exiger de la direction de la compagnie aérienne une hausse générale des salaires. Depuis le 22 février dernier, Air France est secouée par une grève perlée de dix organisations de personnels : les pilotes donc, mais aussi les hôtesses, les stewards et les personnels au sol. Ils ont exigé 6% d'augmentation générale de salaire, une revendication baissée à 5,1%. L'intersyndicale organise de nouvelles journées de débrayage les 3, 4, 7 et 8 mai. Au grand dam d'Air France, qui estime que le mouvement lui a coûté jusqu'à présent 300 millions d'euros…

Pour sortir de l'ornière, le PDG Jean-Marc Janaillac a mis sa démission dans la balance dans une consultation où tous les salariés sont invités à voter le projet d'accord de la direction (2% d'augmentation en 2018, puis une hausse de 5% sur les trois prochaines années). La CFDT a de son côté négocié et signé un accord salarial. Laurent Berger estime que le conflit en cours met la société en « grande difficulté » alors qu'elle fait déjà face à une « concurrence énorme ».


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