Le Brexit bute sur la question irlandaise




Le 3 Décembre 2017, par Aurélien Delacroix

Londres est encore très loin d'une solution avec Bruxelles dans le dossier épineux du Brexit. Certes, il semble qu'un accord sur le montant de la facture que devra acquitter le Royaume-Uni ait été trouvé. Mais il reste toujours le problème de la frontière entre les deux Irlande.


En 1998, les accords de paix — qui ont mis fin à trente ans de conflits dans l'Ulster — effaçaient la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Le Brexit vient brouiller les cartes, l'Irlande restant solidement ancrée dans l'Union européenne, mais plus l'Irlande du Nord. Dublin refuse l'éventualité du rétablissement d'une frontière physique, et a proposé que des règles économiques spécifiques soient instaurées en Irlande du Nord, des règles qui ne s'appliqueront donc pas dans le reste du Royaume-Uni une fois le Brexit effectif, en mars 2019.

Londres a toujours refusé cette solution. Or, le rétablissement d'une nouvelle frontière après le divorce est de nature à créer un ralentissement économique dans les deux pays frontaliers. Sans oublier le risque pour le maintien de la paix. Bruxelles tient à obtenir de Londres une solution qui satisfasse toutes les parties avant d'entamer les discussions sur les accords commerciaux entre le pays et le reste de l'Union. Un conseil européen aura lieu les 14 et 15 décembre prochains, qui décidera de la suite des négociations. Mais l'UE exige une « offre définitive » sur la question irlandaise dès ce lundi 4 décembre pour avoir le temps de l'étudier.

Donald Tusk, le président du Conseil européen, a déclaré à Dublin que si la proposition britannique ne convenait pas à l'Irlande, elle ne satisfera pas non plus l'Union européenne. Il est impensable de laisser le Brexit « détruire » l'accord de paix, a-t-il ajouté. En l'espèce, les revendications irlandaises sont aussi celles de Bruxelles. Autant dire que le gouvernement britannique va devoir proposer une solution d'équilibriste.


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