Le Défenseur des droits épingle la dématérialisation des services publics




Le 12 Mars 2019, par La Rédaction

Le regard porté par les usagers français sur leurs services publics est sévère. Le rapport du Défenseur des droits montre que les relations se sont tendues.


Premier enseignement du rapport du Défenseur des droits que Le Parisien a pu consulter : une hausse des réclamations de 10%. 55 785 personnes estiment que leurs droits ont été bafoués par les services publics. L’institution évoque une « évanescence croissante » des services publics : c’est le droit au logement, à l’éducation, à la justice ou encore à la santé qui pose problème à de nombreux Français. Le rapport juge que les phénomènes entravant l’accès à ces droits fondamentaux concurrent à « créer un sentiment diffus et dangereux de rupture entre les usagers, notamment défavorisés, et les services publics ».

Parmi les raisons qui participent à l’exaspération grandissante des usagers, se trouve la mise en œuvre du plan « préfecture nouvelle génération » qui a occupé une bonne partie de l’année 2018. Celle-ci a eu des effets « calamiteux », avec des milliers de Français qui n’ont pas pu obtenir des cartes grises et des permis de conduire, qu’il faut demander sur internet et non plus au guichet. L’administration en ligne est une belle ambition, mais le chemin qui y mène est visiblement douloureux.

La dématérialisation des services publics est parfois perçue comme un « palliatif à la réduction » de ces mêmes services, « guidée par une logique budgétaire », déplore le Défenseurs des droits. Sans oublier que 7,5 millions de personnes n’ont pas accès à une connexion internet de qualité. Dans ces conditions, comment poursuivre des démarches auprès de l’administration ?