Le Medef veut créer un million d'emploi sous conditions




Le 10 Octobre 2013, par

Pierre Gattaz le dit lui même, il ne veut pas devenir le patron des patrons en colère. Pour le Medef, la situation est devenu intenable. Les aller et retour du gouvernement sur la fiscalité des entreprises ont abouti à un exaspération des chefs d'entreprises, mais également à des mesures contradictoires et antiéconomiques.


Les patrons n'ont pas supporté la taxe de 10,7 % sur l'impôt sur les sociétés.
Pour cette raison, Pierre Gattaz met les pieds dans le plat et lance un appel au gouvernement. Interrogé ce jeudi sur RTL, le patron du Medef s'est déclaré prêt à fixer un objectif d'un million d'emplois nets sur une période de cinq ans, en contrepartie d'un geste du gouvernement sur la fiscalité des entreprises.

Ajoutant qu'il souhaiterait rencontrer au plus vite le chef de l'Etat, Pierre Gattaz a précisé qu'il souhaitait écrire aux 750 000 adhérents du Medef, absolument furieux de la politique fiscale du gouvernement socialiste. En clair, calmer le jeu et proposer un compromis au gouvernement.

Car les patrons sont remontés. Mardi soir, en marge d'une réunion à Lyon avec Jean-François Roubad, le président de la CGPME, quelques 3 000 patrons ont exprimé leur exaspération face aux réformes fiscales de l'équipe de Jean-Marc Ayrault, lui adressant au passage un carton jaune.

La cause de ce mécontentement ? L'abandon du projet de taxe sur l'excédent brut d'exploitation (EBE) au profit finalement d'une surtaxe de 10,7 % sur l'IS, l'impôt sur les sociétés dans le cadre du budget 2014.

Pour Piette Gattaz, "la France a un moteur de Formule un mais elle fait de l'huile, elle fonctionne comme une 2 CV". Et ce moteur est aujourd'hui en "surchauffe fiscale". Le président du Medef regrette que la mobilisation des patrons soit actuellement orientée contre les mesures gouvernementales alors qu'elle "devrait être de créer de l'emploi". Mais pour cela, il faut un cadre fiscal, social et règlementaire qui soit propice à une création d'emplois.

En conclusion, le patrons des patrons estime que s'il veut "repositiver" le monde de l'entreprise, qui "a 80 % des solutions des problèmes du pays en main", le gouvernement doit aussi "avoir le courage d'optimiser la dépense publique du pays". Sans ça, le carton jaune adressé au gouvernement pourrait bien se transformer en carton rouge...


Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du… En savoir plus sur cet auteur