Le bénéfice de Saudi Aramco durement impacté par la crise




Le 10 Aout 2020, par Paolo Garoscio

Pour sa première présentation officielle des résultats semestriel et trimestriel depuis son introduction en Bourse, qui a été un grand succès, en 2019, le pétrolier Saudi Aramco aurait sans doute préféré afficher des bons chiffres. Malheureusement, comme tout le secteur, il a largement souffert de la crise du coronavirus et des prix du pétrole bas.


Forte baisse du résultat net pour le pétrolier

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Le chiffre le plus impressionnant présenté par Saudi Aramco le 9 août 2020 est sans aucun doute la chute de son résultat net pour le deuxième trimestre 2020. Le confinement et la baisse de la demande en pétrole au niveau mondial auront entraîné une baisse du résultat trimestriel de 73,4%. Il s’établit à 6,6 milliards de dollars, contre 24,7 milliards de dollars un an auparavant.

Le premier trimestre aussi a été difficile pour l’entreprise qui, du coup, encaisse une baisse de ses revenus sur l’ensemble du premier semestre 2020 : près de 50% de moins, soit 23 milliards de dollars. Pas de crise majeure, donc, mais une nouvelle confirmation de la crise qui pèse sur le secteur et qui pourrait durer.

Prix du pétrole bas et baisse de la production

Deux facteurs ont essentiellement joué en défaveur de Saudi Aramco et des pétroliers en général. Le premier est bien évidemment la chute des prix du pétrole qui ont été divisés par trois voire quatre entre la fin de l’année 2019 et la période de confinement. Le brut a même connu quelques échanges en territoire négatif au point culminant de la crise, du jamais vu.

Afin de faire remonter le prix du baril en Bourse, Saudi Aramco, à la tête de l’OPEP car détenue par l’Arabie Saoudite, le cartel de l’or noir et son allié principal la Russie ont réduit leur production afin de créer une baisse de l’offre sur le marché. Ainsi, en juin 2020, Saudi Aramco n’aura vendu que 7,5 millions de barils de pétrole par jour, 25% de moins qu’en temps normal.

Mais cela n’aura pas suffit : les compagnies pétrolières et les analystes sont concordes pour dire que le prix du pétrole en Bourse ne retrouvera pas les niveaux de 2019 avant plusieurs années voire décennies.