Le « bouclier tarifaire » pourrait coûter 12 milliards d'euros à l'État




Le 6 Décembre 2021, par Aurélien Delacroix

Les contribuables mettront la main à la poche pour financer le « bouclier tarifaire » sur l'énergie promis par Jean Castex fin septembre. Un coût qui devrait être bien plus élevé que celui estimé par le gouvernement.


La défense du bouclier

« Ce n'est jamais une folie d'accompagner nos concitoyens dans des moments de crise », a affirmé Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, en évoquant sur BFM Business les aides de l'État pour limiter la hausse des prix de l'énergie. Le « bouclier tarifaire » annoncé par Jean Castex en septembre va en effet contenir la hausse des factures à 4%. Mais cette aide risque de coûter bien plus cher que les estimations du gouvernement.

Selon des experts, le coût de cette mesure devrait tourner autour de 12 milliards d'euros pour le budget de l'État. Bien plus que les 4 milliards inscrits dans la nouvelle version du budget 2022 qui avait été présenté mi-octobre ! Malgré tout, ni le ministère de l'Économie, ni celui de la Transition écologique n'ont chiffré combien allait coûter ce dispositif de bouclier. Dans l'entourage de Barbara Pompili, on explique simplement qu'il est trop tôt pour le dire.

« Quoi qu'il arrive, l'État protègera »

Les prévisions pour le tarif réglementé de vente (TRV) sont en hausse constante : le gouvernement planchait sur une hypothèse à 12%, mais on pourrait être plus proche des 25%, d'où la flambée potentielle du coût de la mesure. Mais « quoi qu'il arrive, l'État protégera », a assumé la ministre. Même si en bout de course, c'est l'ensemble des contribuables qui paieront la facture.

À plus long terme, la France veut pousser la réforme du marché européen de l'électricité. Les cours se basent sur les coûts des producteurs qui émettent le plus d'émission de carbone sur le continent. Cela pénalise des pays comme la France, qui produit majoritairement de l'électricité décarbonée, grâce au nucléaire. D'autres pays soutiennent ce changement, mais il manque un poids lourd : l'Allemagne, qui ne veut pas entendre parler d'une réforme de ce marché.


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