Le commerce mondial au ralenti




Le 20 Novembre 2019, par Aurélien Delacroix

Le volume des échanges de biens et de services dans le monde est en nette régression, d'après les chiffres compilés par l'assureur Euler Hermes. C'est la conséquence des incertitudes économiques qui pèsent partout dans le monde.


Des échanges de biens et de services en petite forme

Le commerce mondial va connaître un ralentissement des échanges de biens et de services : la croissance va s'établir à 1,5% cette année, et 1,7% l'année prochaine, selon Euler Hermes. Des chiffres très en deçà de la moyenne enregistrée entre 2013 et 2018, qui est de 3,6%. La récession est passée par là : en fin d'année dernière, le commerce de biens entrait effectivement en récession après deux trimestres de croissance négative. Depuis, la situation s'est légèrement améliorée, mais la reprise ne sera pas dynamique.

Deux écueils se présentent sur le commerce de biens : d'une part, l'année 2020 sera politiquement chargée en raison de l'élection présidentielle aux États-Unis. Et d'autre part, l'accord avec la Chine demeure « superficiel », selon l'économiste Georges Tab cité par le rapport. Par conséquent, la demande mondiale devrait rester relativement mesurée : Euler Hermes a estimé que la croissance mondiale sera de 2,4% l'année prochaine, soit 0,5 point de moins qu'en 2019.

La France épargnée jusqu'à présent

Dans ce tableau, la France devrait s'en tirer mieux que d'autres grandes économies, notamment dans la zone euro. Il se trouve que les entreprises tricolores ont pour partie remplacé leurs homologues chinoises pour fournir des sociétés américaines, ce qui a représenté 3,8 milliards d'euros de recettes supplémentaires. Le secteur aéronautique en particulier en a bien profité. Néanmoins, l'avenir pourrait s'annoncer moins brillant pour les entreprises françaises en raison des taxes douanières imposées par Washington suite à une décision de l'OMC.

Cette année, trois pays ont tout particulièrement souffert des droits de douane imposés par les États-Unis : la Chine bien sûr, mais aussi Hong Kong et l'Allemagne. La Chine a subi une perte de 80 milliards de dollars, tandis qu'en Allemagne, ces taxes ont des conséquences lourdes sur la croissance (elle devrait s'établir à 0,1% seulement au troisième trimestre).


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