Le coronavirus va coûter cher à l'économie française




Le 30 Mars 2020, par Aurélien Delacroix

L'économie française va payer cher les mesures de confinement, s'alarme l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).


2,6 points de PIB en moins

Un mois de confinement coûtera à l'économie de l'Hexagone 2,6 points de PIB, a calculé l'OFCE. Une situation « complètement incroyable », relève Xavier Ragot, le président de l'Observatoire, et « sans commune mesure » avec les chocs économiques subis par le pays en 1929 et en 2008. L'Insee s'est montré encore plus pessimiste en estimant à 3 points la perte de PIB, tandis que le gouvernement part sur une hypothèse de 2,3 points. Bruno Le Maire a toutefois qualifié le scénario de l'OFCE de « raisonnable ». Et si le confinement devait se poursuivre au-delà du mois prévu (jusqu'au 15 avril), la perte pourrait doubler voire plus : plus la durée est longue, plus l'impact sur l'activité va s'aggraver et « amplifier la rupture des chaînes de valeur ».

Sur un mois, la principale contribution à la perte de PIB revient à la consommation des ménages, dont la chute représente 1 point du produit intérieur brut sur un an. L'investissement en baisse retire 0,7 point au PIB, tandis que les perturbations des conditions de travail pèsent 0,4 point. La fermeture des écoles représente 0,3 point, le solde commercial (dont les recettes touristiques) de 0,2 point.

L'espoir d'une reprise solide

Pour passer le cap difficile de l'épidémie de coronavirus, l'OFCE recommande fortement à l'État d'« éviter les faillites » afin que la reprise de l'activité en sortie de confinement se réalise « dans un monde où le tissu productif soit préservé ». C'est toute la stratégie du gouvernement qui a multiplié les mesures de chômage partiel et d'avances de trésorerie pour aider les entreprises à conserver leurs salariés le temps du confinement.

Par ailleurs, l'Observatoire s'attend à un rebond « potentiellement important » de l'économie française après le confinement, grâce à l'épargne constituée par les ménages et « la résilience du tissu productif ». L'année 2020 pourrait-elle être sauvée malgré la crise sanitaire ? Tout dépend de la durée des mesures de confinement.