Le débat sur la transparence est relancé




Le 7 Janvier 2015, par

S'enrichir et devenir propriétaire sur le dos du contribuable ? Selon l'association pour une démocratie directe, certains députés auraient eu cette idée, et utiliseraient leurs indemnités pour acheter leur permanence électorale.


@Shutter

L’association pour une démocratie directe a pointé dimanche 4 janvier dernier un problème qui pourrait jeter le trouble sur les parlementaires de France. Selon l’association, environ 150 députés utiliseraient leurs indemnités parlementaires pour acheter leur permanence dans leur circonscription, ou plutôt, pour rembourser l’achat d’une permanence en leur nom propre.

 

Ces indemnités, de 5 770 euros mensuels, accordées au titre de l’IRFM (Indemnité Représentative de Frais de Mandat), seraient dépensées, d’après l’association, « sans aucun justificatif, aucune facture, ni quittance ». L’association met en avant le fait que « tous les citoyens français ont le droit de savoir ce que nos élus font de l’argent public ».

 

Or, en achetant leur permanence avec l’argent du contribuable, ces parlementaires se mettent en position de prise illégale d’intérêts. « Une fois qu’il est propriétaire, le député peut louer sa permanence. Certaines finissent en magasins de chaussures. Il peut aussi le garder ou le revendre » ajoute l’association qui envisage de saisir le Conseil d’Etat, voire de porter plainte au pénal.

 

Ce problème n’est pas récent. En avril 2013, quand le gouvernement prônait la transparence et publiait les déclarations de patrimoine de ses ministres, plusieurs élus locaux avaient pointé du doigt cette déviance, pourtant légale, mais bien discutable sur le plan éthique. Certains députés, à l’image de Jean-Jacques Urvoas, restent hostiles à la publication du patrimoine des élus. Avec un tel scandale en trame de fond, ce n’est guère étonnant…



Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du… En savoir plus sur cet auteur