Le gouvernement prépare les esprits à de nouvelles économies




Le 7 Mars 2024, par François Lapierre

Bruno Le Maire a annoncé un ensemble de mesures visant à réaliser des économies et à rétablir l'équilibre des finances publiques de la France. Avec un déficit public attendu au-delà des prévisions en 2023, le gouvernement prévoit un retour sous la barre des 3% en 2027 et un budget équilibré en 2032.


Des mesures de rigueur pour réaliser des économies

Le ministre de l'Économie a affirmé dans une interview au Monde que malgré un déficit public qui dépassera les 4,9% en 2023, le gouvernement est résolu à prendre des mesures drastiques pour redresser la barre. Les prévisions révèlent un objectif de déficit sous les 3% en 2027, menant à un budget à l'équilibre en 2032. Cette annonce fait suite à une perte de recettes fiscales significative, amplifiée par un environnement géopolitique défavorable affectant la croissance économique.

Au cœur de cette stratégie d'assainissement, une réduction de la dépense publique est primordiale. Bruno Le Maire a annoncé 10 milliards d'euros de coupes budgétaires pour 2024, présentées non comme un « coup de rabot » mais comme un « frein d'urgence ». « Avec une croissance [qui] subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et les recettes fiscales qui diminuent, il faut simplement refroidir la machine », explique-t-il.

Un débat parlementaire sous haute tension

Cette décision, justifiée par une nécessaire adaptation aux recettes en baisse, ne devrait pas impacter les politiques publiques clés telles que l'environnement, l'éducation, la santé et le travail, qui ont bénéficié d'une augmentation de budget depuis 2017. Une loi de finances rectificative pour l'été est envisagée, avec 12 milliards d'euros d'économies anticipées pour le budget de 2025.

L'annonce de ces mesures intervient après un plan d'économies controversé et se traduit par un moment crucial de dialogue avec les instances législatives. Bruno Le Maire, accompagné de Thomas Cazenave, délégué aux Comptes publics, se présente devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat pour défendre cette orientation budgétaire. 

Le gouvernement, conscient des enjeux économiques actuels et futurs, s'engage dans une voie de rigueur budgétaire. Ces efforts, visant à préserver l'équilibre financier à long terme, soulèvent néanmoins des interrogations quant à leur impact sur les services publics et la réception par la population et les acteurs économiques.