Le marché automobile européen toujours en grande difficulté




Le 18 Juin 2020, par Aurélien Delacroix

Le marché automobile européen aura du mal à se relever de la crise sanitaire cette année. Les immatriculations neuves ont une fois encore subi une lourde chute au mois de mai.


Une reprise très lente

La plupart des pays européens ont entamé leur lent déconfinement au mois de mai (c'était le 11 mai en France). Une reprise progressive de l'activité qui a permis de relancer les usines automobiles et de rouvrir les concessionnaires. Malgré tout, le nombre de véhicules neufs immatriculés a encore une fois subi une lourde chute : dans son bilan mensuel, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a enregistré 581.161 immatriculations neuves, un volume en chute de 52,3% par rapport au mois de mai 2019. L'Espagne est le marché où les ventes ont été les plus touchées : -72,7%. La France s'en sort un peu mieux avec un recul moins important que la moyenne européenne (-50,3%).

L'Italie et l'Allemagne ont également profité (si on peut dire) du déconfinement, avec des baisses des immatriculations neuves qui tournent autour de 49%. Malgré ce bilan très sombre, les analystes prévoient la sortie du tunnel en juin : les usines auront alors repris leur production, les concessionnaires seront prêts à accueillir les clients, et ces derniers seront sans doute attirés par les remises et autre bonus écolo mis en place par tous les pays, dont la France.

Du mieux à venir

Et puis le chiffre du mois de mai signe une amélioration par rapport à mars (-55,1%) et avril (-76,3%). Deux mois durant lesquels les mesures de confinement et les restrictions de déplacement ont été les plus strictes. Les constructeurs automobiles doivent faire le dos rond et attendre des jours meilleurs. C'est le cas pour les groupes français : PSA affiche une chute de ses immatriculations neuves de 56,4%, Renault de 52,5%.

Les observateurs du marché automobile préviennent toutefois que si le secteur parvient à se redresser, toutes les ventes perdues ne pourront pas être rattrapées. Sans attendre, les constructeurs ont commencé à se serrer la ceinture : Renault va supprimer 15.000 emplois dans le monde (dont 4.600 en France), Jaguar Land Rover 1.100 emplois intérimaires au Royaume-uni, tandis qu'en Allemagne l'effondrement de la production pourrait entraîner la perte de 100.000 postes.


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