Le ministre de la Défense prévient des dangers d'une réduction budgétaire




Le 23 Mai 2014, par Aurélien Delacroix

Vous pouvez faire des économies… mais pas chez moi. C'est, en substance, ce que Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a répliqué à Manuel Valls.


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La lettre envoyée par Jean-Yves Le Drian à son patron ne laisse planer aucune équivoque. Couper dans les crédits militaires, cela aurait des conséquences non seulement militaires, industrielles, mais aussi sociales. Le coup de rabot que s'apprêterait à passer le gouvernement sur le budget de l'armée serait incompatible avec ses engagements au Mali et en Centrafrique. Les activités opérationnelles extérieures pourraient être en danger, prévient le ministre dans ce courrier daté du 9 mai.
 
Pierre de Villiers, le chef d'état-major des armées, ainsi que les principaux généraux cinq étoiles que peuvent compter les trois corps d'armée, font bloc avec leur ministre de tutelle — l'inquiétude doit être vive pour que la grande muette sorte ainsi de sa réserve habituelle. Ils vont jusqu'à mettre leur démission dans la balance, c'est dire.
 
L'an dernier, on a demandé à l'armée de réduire la course aux équipements avec des crédits en baisse de 720 millions d'euros. Pour 2014, les efforts supplémentaires en terme de réduction de budget se montent à 355 millions. Entre 2009 et 2019, ce seront 80 000 postes qui devront avoir été supprimés. L'armée, dans son ensemble, est au bord de « l'exaspération », prévient Le Drian. Rajouter une couche supplémentaire de restrictions et de coupures serait un effort « difficile à réaliser ». 
 
« La Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur la masse salariale, ni sur ces crédits de fonctionnement qui se situent au seuil de l’acceptabilité sociale », poursuit le ministre.