Le présentéisme coûte plus cher que l'absentéisme




Le 9 Février 2015, par

Difficile à admettre, et pourtant : les salariés qui viennent au bureau coûte que coûte, même malades, ou qui ne prennent pas leurs congés, coûtent finalement plus cher à l'entreprise en venant travailler que s'ils étaient absents... Paradoxe !


C'est une des conséquences de la crise économique : ceux qui ont encore un job, et travaillent dans des boîtes sous pression, en proie aux difficultés financières, font évidemment du zèle.

Malades, ils continuent malgré tout à aller au bureau, car l'on sait que les absents ont toujours tort. De même, dans ce genre de situations, celui qui part du bureau à 18H00 tous les soirs est regardé de travers. La tendance est beaucoup plus aux horaires à rallonge, voire à retourner travailler le samedi.


Mais on découvre maintenant, dans une étude du cabinet Midori Consulting, que de plus en plus de salariés renoncent aussi à prendre leurs RTT, et rechignent également à poser des congés ! 

D'après l'étude, le présentéisme à l'excès, qui nuit à la productivité, coûterait entre 13 et 25 milliards d'euros par an aux entreprises françaises. Pourquoi ? Parce qu'un commercial qui vient travailler mais n'arrive à rien parce qu'il est fatigué, stressé, démotivé, coûte à son entreprise. Idem pour un comptable qui ferait des erreurs, pour un maçon qui monte son mur au ralenti, etc etc.

La solution ? Forcer les salariés qui font du zèle à rentrer chez eux. Imposer la prise des RTT. Veiller à ce que les congés soient bien consommés. Et renvoyer chez lui un collaborateur manifestement trop malade pour venir au bureau !


Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et… En savoir plus sur cet auteur