Le report de la réforme des aides au logement coûte cher au budget de l'État




Le 31 Décembre 2019, par François Lapierre

La mise en œuvre de la réforme des aides personnalisées au logement (APL) ayant été repoussée au 1er avril, cela provoque d'ores et déjà un trou dans le budget de l'État 2020.


De 300 à 350 millions d'euros en moins

La réforme vise à prendre en compte les revenus actuels (« contemporanéisation ») des ménages bénéficiant des APL pour calculer les prestations. Elle devait intervenir dès le 1er janvier, mais le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, a indiqué dans un communiqué que la CNAF avait besoin de temps supplémentaire : des travaux de fiabilisation complémentaires sont « nécessaires » afin de garantir la mise en œuvre de la réforme dans de bonnes conditions, soulignait-il. D'où le report de quatre mois.

Actuellement, le montant des aides est calculé en fonction des revenus des ménages d'il y a deux ans. La réforme vise la prise en compte des revenus sur les douze derniers mois, des données qui seront actualisées tous les trois mois. Cette réforme vise à plus de justice et d'équité selon l'exécutif, mais elle est aussi synonyme d'économies pour les caisses publiques. Celles-ci doivent se monter entre 1,2 à 1,4 milliard d'euros… Or, le report a pour conséquence de réduire cette manne.

Difficultés pour les jeunes salariés

Cela représente un manque à gagner compris entre 300 à 350 millions d'euros par rapport aux prévisions de Bercy inscrites dans le Budget 2020. Qui se retrouve déjà bancal au premier jour de la nouvelle année ! « La situation d’impossibilité de mettre en œuvre la réforme, dans le calendrier prévu, issue d’un constat technique n’a évidemment pas été questionnée sous cet angle budgétaire. Les conséquences éventuelles de ce décalage seront prises en compte en cours d’année », a expliqué le ministère de la Cohésion des Territoires à BFM.

La réforme aura un impact sur les tous ceux qui entrent pour la première fois sur le marché du travail. Avec le système d'aujourd'hui, ils bénéficient en effet d'aides au logement durant une à deux années après la sortie des études. Le nouveau dispositif, plus proche des revenus actuels, réduit ce « coup de pouce » parfois indispensable pour se lancer dans la vie.


Tags : APL