Les 300 millions d'annulation de crédits pour les collectivités territoriales passent mal




Le 2 Aout 2017, par Aurélien Delacroix

Le gouvernement a confirmé les 300 millions d'euros d'annulation de crédits pour les collectivités territoriales. Le décret a été signé au lendemain de la conférence des territoires, alors qu'Emmanuel Macron avait promis de ne pas baisser brutalement ces dotations.


Mais le président de la République évoquait alors l'année 2018, pas l'année 2017… Le ministère de la Cohésion des territoires a confirmé ces annulations de crédits, en expliquant qu'elles porteront sur des projets « non engagés ». Les préfets auront la charge de procéder « opération par opération » afin d'éviter de pénaliser les dossiers les plus « porteurs d'enjeux ». Autant dire que les préfets vont devoir marcher sur des œufs pour ne pas froisser les susceptibilités locales. Ils auront toutefois une porte de sortie : « Les programmations 2018 permettront de revenir sur les opérations qui seraient ainsi décalées », indique le ministère.

Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, est revenu sur ce dossier. Il explique que ces suppressions sont des « mesures d'annulation de crédits sur des opérations non réalisées, pas de baisses de dotations disponibles pour accompagner les collectivités locales ». Des crédits « non engagés, non mobilisés » qui, selon le porte-parole, procède d'un « exercice plus comptable que politique ». Pas de quoi rasséréner des élus locaux inquiets de ces annulations. Le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains) a ainsi dénoncé une « brutalité qui fragilise quartiers et territoires ruraux ».

Le député Nouvelle gauche (ex PS) de l'Ardèche, Olivier Dussopt, également président de l'Association des petites villes de France, a fait remarquer que « des projets qui auraient pu être soutenus en investissements portés par les collectivités ne le seront pas pour au moins un sur dix, par rapport à ce qui était prévu ». Des projets seront impossibles à financer, pointe de son côté Olivier Faure, patron des députés Nouvelle gauche, pour qui ces annulations sont un « mauvais coup porté à l'échelon de la proximité ».