Les aides sociales conditionnées à des contreparties ?




Le 16 Février 2019, par Aurélien Delacroix

Le versement des aides sociales doit-il être conditionné à des contreparties ? C’est le débat, « totalement explosif », qu’Edouard Philippe a mis sur la table à l’occasion du Grand débat national.


« Qu'est-ce qu'on demande à ceux qui bénéficient de la solidarité, est-ce qu'on demande quelque chose, et si oui, quoi ? », s’est interrogé le Premier ministre durant une réunion entre élus locaux et dirigeants de PME organisée dans le cadre du Grand débat. Pour le dire autrement, l’État doit-il demander des contreparties aux allocataires des aides sociales ? La question fait régulièrement débat, comme dans le Haut-Rhin : le conseil départemental demande à ceux qui reçoivent le RSA 7 heures de bénévolat chaque semaine. Une initiative polémique prise comme exemple du caractère « explosif » du débat, comme en a convenu l’hôte de Matignon.

La conviction d’Edouard Philippe, c’est qu’il faut s’interroger sur l’éventualité de demander des contreparties, « compte tenu de l'importance de nos mécanismes de solidarité, compte tenu de nos finances publiques, compte tenu de la situation d'un pays qui est en croissance mais qui reste avec un niveau de chômage élevé ». Il a poursuivi sa réflexion : « Il faut qu'on regarde ce qu'on peut réfléchir avec nos concitoyens comme contrepartie au versement obligatoire ».

En juin dernier, Emmanuel Macron s’était étonné du « pognon de dingue » que coûtaient les aides sociales. La solidarité nationale, en France, pèse 32% de son produit intérieur brut, soit 714 milliards d’euros. De l’argent qui a permis de réduire le taux de pauvreté de 8,1 points. Edouard Philippe estime qu’il est indispensable d’avoir des « mécanismes de solidarité » en France, un pays où « la solidarité, ça compte ». Selon le Premier ministre, il s’agit de s’interroger sur la question suivante : « est-ce que cette solidarité, elle peut s'accompagner de contreparties, d'activités, d'activités d'intérêt général ? ».