Les dépôts sur le Livret A inquiètent le gouvernement




Le 16 Avril 2020, par François Lapierre

Le Livret A et son cousin le Livret de développement solidaire sont des refuges pour les épargnants français en cette période de confinement. Au désespoir du gouvernement…


Hausse de 50% des dépôts en mars

Au mois de mars, la collecte du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) a augmenté de 50% par rapport à mars 2019, a annoncé Bruno Le Maire devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. Le montant total des dépôts, nets des retraits, s'établissait à 1,5 milliard d'euros en février 2020. Le mois suivant, ce montant a atteint 3,8 milliards, selon le ministre de l'Économie, qui déplore les volumes importants déposés sur ces livrets par les épargnants. Plutôt qu'épargner, la situation actuelle nécessiterait en effet que les Français consomment afin de soutenir l'économie hexagonale. 

Pour venir en aide aux entreprises et aux salariés, le gouvernement a mis en place des mesures très coûteuses de chômage partiel, de report d'échéances fiscales et sociales (qui risque de se transformer en annulation pure et simple), de prêts garantis. Le plan d'urgence est doté de 110 milliards d'euros, contre les 45 milliards initialement prévus en mars. La dette publique va passer à 115%, le déficit à 9%, tandis que la contraction du PIB devrait s'établir à 8% cette année. Si ce n'est plus…

Le gouvernement inquiet

« Ce n'est pas d'épargne dont nous avons besoin aujourd'hui pour notre économie, mais d'investissement », a martelé le locataire de Bercy devant la commission. L'argent déposé sur le Livret A n'est pas consacré à la consommation et à l'investissement. Le contexte actuel n'est, il est vrai, pas très propice aux grands achats immobiliers ou automobiles.

Malgré une rémunération très faible, le livret reste très prisé. Bruno Le Maire pointe un risque de voir le taux d'épargne « augmenter face aux incertitudes, au détriment de notre économie », confrontée à la pire crise depuis celle de 1929, a-t-il rappelé. Le déconfinement partiel prévu à partir du 11 mai pourrait permettre de relancer la machine, même si les prévisions du ministère de l'Économie font surtout état d'une reprise progressive.