Les émeutes en France : un fardeau financier pour les commerçants




Le 3 Juillet 2023, par Benoit Vrignaud

Les émeutes urbaines récentes en France ont laissé une empreinte profonde sur le paysage commercial du pays. Les pertes financières, qui dépassent les cent millions d'euros, illustrent l'ampleur des dégâts.


Les commerçants payent le prix des émeutes

Incendies, pillages et destructions, les commerçants sont de nouveau en première ligne face aux émeutes qui ont secoué la France en 5 jours.
Les émeutes ont eu un impact financier majeur sur les commerçants. À Marseille, près de 400 commerces ont été vandalisés, des épiceries aux boutiques de luxe, en passant par les tabacs. Les dégâts sont si importants que certains magasins pourraient mettre des mois à se remettre, en particulier ceux qui ont été incendiés ou dont le stock a été volé en totalité. Les assureurs estiment les pertes à plus de cent millions d'euros. Ce chiffre comprend les indemnisations pour les dégradations et les pertes d'exploitation, lorsque cela est couvert par les contrats.

Cependant, tous les commerçants ne seront pas indemnisés de la même manière. En effet, bien que les contrats multirisques professionnels couvrent les risques de base tels que l'incendie ou le vol, ils n'incluent pas les pertes d'exploitation. Seul un commerce sur deux a souscrit à une assurance contre les pertes d'exploitation, ce qui pourrait compliquer la situation pour certains commerçants.

​Assurances et contribuables en renfort

Une autre dimension vient s'ajouter au prix des réparations. Les franchises et les jours de carence peuvent également affecter le montant de l'indemnisation. Le ministre de l'Économie a exhorté les assureurs à indemniser rapidement les victimes et à réduire les franchises, mais la mise en œuvre de ces mesures reste à voir.

En plus des commerçants, les transports publics ont également été touchés par les émeutes. Les dégradations se sont poursuivies, alourdissant la facture. Celle-ci devrait au moins en partie être attribuée à l'État et donc aux contribuables. Les conditions d'une dégradations suite à un rassemblement sont en effet imputables au garant de l'ordre public. C'est donc une charge supplémentaire qui vient s'ajouter au budget de l'État et donc aux Français, soit dès à présent, soit des générations futures en cas de contraction de dettes additionnelles.