Les employeurs toujours frileux vis à vis du CDI




Le 29 Octobre 2017, par Aurélien Delacroix

Le contrat à durée indéterminée est-il toujours trop rigide aux yeux des employeurs ? La question mérite d'être posée alors que la Dares publie une enquête qui dessine en creux les problèmes liés aux CDI.


La Dares, qui n'est autre que le service des statistiques du ministère du Travail, a interrogé 4 600 entreprises dont la particularité est d'avoir embauché un ou des CDD de plus d'un mois de nouveaux employés. L'enquête porte sur la période allant du mois de septembre au mois de novembre 2015. Le principal critère d'embauche d'un employé en contrat à durée déterminée, c'est bien évidemment le besoin limité dans le temps : l'entreprise doit combler un besoin ponctuel, pour 69% des employeurs. Mais le CDD a aussi une fonction plus cachée, celle d'évaluer les compétences du salarié (c'est la réponse de 65% des entreprises).

Les deux raisons suivantes ont 56% chacune : « Limiter les risques en cas de ralentissement de l'activité » et « L'habitude de recruter en CDD sur ce type de poste ». Enfin, et c'est peut-être la réponse la plus significative, pour 45% des employeurs il s'agit d'éviter la réglementation associée au CDI. Est-ce à dire que cette réglementation est trop lourde et trop contraignante ? Les risques dont parlent les entreprises sont visiblement trop importants pour elles, pas question donc d'embaucher des salariés en CDI dans ces cas.

Ces réponses montrent que le CDI est toujours perçu comme un carcan par les employeurs, c'est un contrat dont les marges de manœuvre sont trop limitées. Selon l'Insee, 85% des salariés sont actuellement en CDI mais la part du CDD dans les embauches de plus d'un mois a progressé : elle est de 53,4% aujourd'hui, selon l'Acoss. De quoi donner du grain à moudre à tous ceux qui veulent réformer en profondeur le CDI.


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