Les futurs tests de résistance des banques seront ardus




Le 28 Avril 2014, par Aurélien Delacroix

Les futurs stress-tests de l'Autorité bancaire européenne (EBA) devraient se montrer bien plus exigeants que ceux précédemment passés par les banques en 2011, au travers desquelles la plupart des établissements européens étaient passés sans trop d'encombres.


Alors que d'évidence, les scénarios retenus pour ces tests de torture n'étaient pas particulièrement en phase avec la réalité. Ces tests sont pourtant indispensables pour juger de la résistance d'une banque à des conditions difficiles, voire particulièrement complexes comme durant le plus fort de la crise financière en 2008 et 2009. Ne jetons toutefois pas le bébé avec l'eau du bain : les précédents tests ont obligé le secteur à solidifier leurs assises en musclant leurs fonds propres. Revente d'actifs, dividendes moins élevés, consolidation… Toutes ces opérations, certes pénibles pour le secteur, ont néanmoins permis aux banques d'éviter de tendre la sébile aux contribuables européens qui ont déjà mis au pot pour éviter à l'industrie de sombrer.
 
Les nouveaux tests de résistance de l'ABE devraient de fait se montrer beaucoup plus sévères, avec des scénarios dignes de la catastrophe financière de 2008. En 2011, les autorités avaient utilisés des taux de croissance fantaisistes et bien trop optimistes. La gestion des obligations souveraines sera également surveillée de près : que se passe t-il en cas de défaillance de l'État émetteur ?
 
Par ailleurs, ces stress-tests devront aussi prendre sérieusement en compte le risque déflationniste. L'inflation stable (0,5% en mars, soit son niveau le plus bas depuis 2009) laisse craindre un risque de déflation en Europe, même si la BCE assure prendre l'affaire très au sérieux.