Les japonaises disent non aux talons hauts au bureau




Le 12 Juin 2019, par Anne Poirier

La campagne #KuToo, qui joue avec les mots kutsu (chaussure) et kutsuu (douleur) a été lancée par l’actrice Yumi Ishikawa et a rapidement remporté le soutien de 19.000 personnes.


imposer une tenue vestimentaire particulière, autorisé en France

Le 3 juin dernier, des femmes japonaises ont présenté au gouvernement japonais une pétition en guise de protestation. Elles protestent contre l’obligation pour les femmes de porter des chaussures à talon au travail. Les militantes soulignent qu’il est quasiment impossible d’échapper aux talons hauts lorsque l'on cherche un travail et une fois admises dans un bureau.

Lors de la conférence de presse, Yumi Ishikawa, actrice japonaise, qui a lancé le mouvement  #KuToo, a expliqué que la pétition a pour objectif de « demander une loi interdisant aux employeurs de forcer les femmes à porter des talons ». C'est un tweet viral de cette dernière se plaignant de l’obligation de porter des talons hauts pour obtenir un emploi dans un hôtel qui l'a poussée à lancer cette campagne.

En 2017, la province de Colombie-Britannique, au Canada, avait interdit aux entreprises de forcer leurs employées à porter des talons hauts, qualifiant cette pratique de dangereuse et discriminatoire. En France, selon l’article L1121-1 du Code du travail, un employeur a le droit d’obliger ses salariés à porter une tenue vestimentaire particulière ou d’interdire certains vêtements. Cette mesure doit être justifiée par rapport à la nature de la tâche à accomplir et doit être proportionnelle au but recherché. Le port de l’uniforme peut être imposé pour des raisons commerciales ou de sécurité. Seules des raisons médicales, et non une convenance personnelle, peuvent expliquer le non-respect de cette obligation.