Les opérateurs télécoms réclament le marché unique européen




Le 7 Mars 2014, par Aurélien Delacroix

On se pince pour y croire : les opérateurs européens réclament plus de concurrence. Alors que la consolidation est en cours en France avec le possible rachat de SFR par Bouygues Telecom ou Numericable, Orange et plusieurs grands groupes européens demandent à la Commission européenne de mettre en place le marché unique des télécommunications.


La directrice générale de la GSMA, l'association qui regroupe 800 opérateurs dans le monde, a fait parvenir à la Commission européenne une lettre ouverte. Celle-ci a été signée par les plus importants groupes de télécommunications du vieux continent : Orange donc, mais aussi Deutsche Telekom, Telenor Group, Vodafone Group, Hutchison, Telecom Italia, Telefonica, VimpelCom, Telekom Austria et TeliaSonera. Le gratin européen du secteur en quelque sorte, qui « font face au déclin de leurs revenus » et voient leur valeur sur le marché se réduire par-rapport à leurs concurrents asiatiques et américains.
 
« Cela réduit notre capacité à investir dans les infrastructures de communication dont l'Europe a besoin pour revenir à la croissance et à l'emploi et pour restaurer sa compétitivité », poursuivent les signataires. Un argument qui n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Nelly Kroes, commissaire en charge de la société numérique, a fait de la constitution d'un marché unique européen des télécoms son objectif. D'ailleurs, ces grands opérateurs partagent la vision de la Commission : « un marché unique compétitif des télécommunications pourra aider à faire face à ce défi et étayera la croissance, l'emploi et le bien-être des citoyens de l'Union européenne ».
 
Pour ce faire, les signataires de ce texte demande à la Commission d'intervenir sur trois points : dépoussiérer la régulation européenne, consolider le secteur, par exemple faciliter les acquisitions à l'échelle nationale et du continent, et réformer la gestion du spectre. Le marché unique doit être achevé, n'a d'ailleurs pas manqué de rebondir Ryan Heath, porte-parole de Nelly Kroes qui voit là, sans doute avec gourmandise, les opérateurs se regrouper sous sa bannière.