Les patrons des banques françaises dans le collimateur d'Arnaud Montebourg




Le 18 Avril 2014, par Aurélien Delacroix

Le nouveau ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg, s'est fait de nouveaux ennemis. Le chantre du Made in France a dit sa colère contre les patrons des banques, dont les rémunérations ont fortement augmenté cette année.


Les chiffres donnent raison au ministre : les PDG des banques se sont offerts de confortables augmentations de salaire. Le patron du Crédit agricole a vu sa rémunération augmenter de 38%; son homologue de Natixis 14%, celui de BPCE 29%. Le patron de banque le mieux payé en France est Jean-Lauret Bonnafé (BNP Paribas), avec 3,4 millions d'euros par an avec une forte partie variable. Frédéric Oudéa de la Société Générale émarge à 2,7 millions.
 
En ces temps difficiles où chacun lutte pour conserver son travail et où l'on évoque un Smic intermédiaire pour les jeunes sans emploi, l'image est dévastatrice dans l'opinion publique, et Arnaud Montebourg, qui sait mieux que nul autre saisir l'air du temps, appuie là où ça fait mal. Dans cette nouvelle croisade, il a également le soutien du premier Ministre, assure t-il.
 
Le ministre de l'Économie va plus loin : il estime que les banques françaises ne font pas assez pour soutenir l'activité du pays. Le robinet du crédit, dont la responsabilité est du ressort des établissements bancaires, donne l'impression d'être bien difficile à s'ouvrir pour les artisans, les petites et moyennes entreprises qui ont besoin d'argent pour financer leurs projets, voire leur survie.
 
Néanmoins, les faits sont têtus. Une étude de la Banque de France publiée la semaine dernière montre que les crédits accordés par les banques dans l'Hexagone représentent 42% du PIB, contre 36% en Allemagne - avec des taux d'intérêt inférieurs à la moyenne française…