Les pilotes de Lufthansa menacent d’une grève




Le 1 Aout 2022, par Paolo Garoscio

La grogne sociale, dans le secteur de l’aviation, continue et s’amplifie. En cause : des salaires déjà jugés trop bas avant la pandémie et qui souffrent désormais de l’inflation élevée en Europe qui fait chuter le pouvoir d’achat des ménages. Chez Lufthansa, déjà frappée par une grève massive, ce sont désormais les pilotes qui menacent de ne plus travailler. En pleine saison estivale…


Les pilotes votent majoritairement en faveur d’une grève

Pixabay/LN_Photoart
Cockpit, seul syndicat à représenter les pilotes du groupe Lufthansa, le premier groupe européen dans l’aviation, a annoncé les résultats de la consultation de ses membres. Sur les 95% de pilotes syndiqués ayant voté, 97% sont favorables à la possibilité d’une grève. Un moyen de mettre la pression sur la direction qui, jusqu’à présent, conserve une ligne dure face aux revendications sociales.

Le syndicat demande pour les pilotes une revalorisation salariale immédiate de 5,5% mais également une indexation des salaires sur l’inflation. Or, celle-ci étant très élevée et devant le rester durant au moins toute l’année 2023 selon les prévisions, la demande risque de ne pas être acceptée par la direction de Lufthansa, notamment après deux années consécutives de restrictions des voyages et de baisse de la fréquentation des avions.

Vers une grève des pilotes après la grève du personnel au sol ?

Le vote dont les résultats ont été révélés par Cockpit le 31 juillet 2022 n’était que consultatif. Pour l’instant, le syndicat n’a ni annoncé une date pour la grève ni déposé de préavis à ce sujet. Avant de lancer le mouvement social, Cockpit espère que la direction répondra à ses demandes favorablement.

Mais c’est loin d’être gagné : mercredi 27 juillet 2022, en Allemagne, Lufthansa a été contrainte d’annuler plus d’un millier de vols à la suite d’une mobilisation de son personnel au sol. Les salariés ont débrayé après l’appel du syndicat Verdi, parmi les plus puissants en Allemagne, et à la suite du refus d’une revalorisation des salaires de 9,5%.