Les politiques de la BCE et de la Fed vont diverger, prévient Christine Lagarde




Le 23 Mars 2022, par François Lapierre

La guerre en Ukraine va avoir des conséquences sur l'économie européenne qui ne seront pas de la même ampleur qu'aux États-Unis, a expliqué Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne.


L'Europe plus exposée que les États-Unis

Les économies européenne et américaine se trouvent « à un endroit différent du cycle économique », a expliqué Christine Lagarde, « même avant la guerre en Ukraine ». La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) s'exprimait à l'Institut Montaigne, à Paris, sur les conséquences de l'agression russe en Ukraine. Et il n'y a pas de doute que « pour des raisons géographiques, l'Europe est beaucoup plus exposée à la guerre que les Etats-Unis ».

Pour la BCE, cela signifie que les politiques monétaires de l'Europe d'une part et des États-Unis de l'autre vont être découplées. Si la Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux d'intérêt d'un quart de point, la BCE n'en a encore rien fait même si l'institution a prévu une telle hausse dans le courant de l'année. 

Inflation record

En revanche, la Banque centrale européenne a accéléré la baisse de son soutien financier à l'économie. L'inflation, dont la maîtrise demeure un des piliers de la politique monétaire de la BCE, est actuellement près de trois fois plus élevée (5,9%) que l'objectif de 2% annuel. Ce n'est pas un sujet de panique pour Christine Lagarde, qui parie sur une inflation à 5,1% cette année, puis de 2,7% en 2023 et 1,9% en 2024. 

Pour le court terme, Christine Lagarde s'attend à des tensions sur l'approvisionnement, avec une politique « zéro Covid » de plus en plus contraignante en Chine. La présidente a aussi mis l'accent sur la transition énergétique, où « le débat fait rage » sur les conséquences économiques. Dans ce contexte, la politique monétaire de la BCE est de « préserver toutes les options. Et les réponses doivent être graduelles et flexibles ». 


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