Les professions réglementées préparent la riposte




Le 4 Aout 2014, par Aurélien Delacroix

Les professions réglementées ne comptent pas se faire tondre la laine sur le dos sans réagir. Le gouvernement, qui veut redonner du pouvoir d'achat aux Français, compte s'attaquer à ce pan de l'économie qui profiterait un peu trop de ses privilèges.


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Arnaud Montebourg prépare ainsi une « loi de croissance et de pouvoir d'achat » dont l'objectif est de restituer 6 milliards d'euros aux Français. Les professions réglementées sont dans le collimateur du ministre de l'Économie, elles qui seraient « en situation de monopole », captant « par leur position des revenus pour des services payés trop chers qui entament le pouvoir d'achat des ménages ». Les notaires, les avocats, les huissiers, les greffiers des tribunaux, les opticiens, les prothésistes dentaires… tous se sentent visés.
 
Michel Chassang, président de l'Union nationale des professions libérales (UNAPL), a réagi pour le Journal du Dimanche à cette attaque en règle. Certes, « des évolutions sont nécessaires mais il faut en discuter calmement, point par point », estime t-il. Il précise aussi que des changements sont d'ores et déjà en cours, « comme la rémunération au forfait des pharmaciens ou la délégation de tâches des ophtalmos aux optométristes ».
 
Ce qu'il n'apprécie pas, c'est de voir le ministre jeter les professions réglementées en pâture aux Français. « Ce qui me frappe, c'est ­qu'Arnaud Montebourg a commencé par jeter en pâture à l'opinion publique le montant de nos rémunérations, il est vrai bien supérieures au smic et donc forcément choquantes pour beaucoup de Français. Désigner des boucs émissaires est une attitude irresponsable ».
 
Les professions réglementées représentent 650 000 personnes en France, des emplois « non délocalisables », rappelle t-il. La réforme doit faire baisser les prix des services de 10 à 20%.