Les régimes spéciaux coûtent 8 milliards d'euros à l'État




Le 3 Décembre 2019, par François Lapierre

Alors que la grève du 5 décembre se prépare, Gérald Darmanin a jeté un pavé dans la mare : selon le ministre de l'Action et des Comptes public, les régimes spéciaux de retraite ne se justifient plus.


Des régimes qui ne se « justifient plus »

Les syndicats seront dans la rue le 5 décembre pour protester contre le projet de réforme des retraites, qui vise à fondre tous les régimes en un seul et à mettre en place un système universel à points. Gérald Darmanin, dans le Journal du Dimanche, a porté l'estocade contre ces régimes spéciaux pour lesquels « l'État verse chaque année 8 milliards d'euros ». Ces régimes « ne se justifient plus », selon le ministre des Comptes publics, qui admet que ces régimes « ont eu sans doute leur intérêt dans le passé », mais qu'ils n'ont plus lieu d'être aujourd'hui.

Gérald Darmanin poursuit sa diatribe en prenant l'exemple de la RATP : « 49 000 salariés cotisent pour 42 000 retraités », ce qui force l'État à verser « 750 millions d'euros par an pour équilibrer le système ». Et pour la SNCF, c'est « plus de 3 milliards d'euros ! », explique-t-il encore. « On a du mal à comprendre pourquoi l'État verse chaque année 8 milliards d'euros - sur nos impôts ! - pour les équilibrer ».

Le gouvernement prêt à des aménagements

Gérald Darmanin estime que ces 8 milliards d'euros pourraient servir au financement des mesures d'égalité sociales prévues par la réforme. Si le mouvement du 5 décembre, qui s'annonce très suivi, a pour objectif de « nous faire renoncer à la réforme, ce sera difficile de trouver un compromis », prévient-il. Mais le ministre convient que s'il s'agit de préciser certains points, d'intégrer des revendications légitimes ou de mettre en place des « calendriers de transition adaptés », il rappelle que Matignon a la porte ouverte.

Il prédit que des difficultés seront à venir « dans les jours et les semaines », et appelle les manifestants au plus grand calme : « tous les syndicats et tous les partis condamnent toute forme de violence ». Pas question en tout cas de relancer le débat sur le service minimum dans les transports, mais le ministre ne veut pas d'une « prise en otage des usagers pendant plusieurs semaines ».