Les salariés français sont toujours les plus taxés de l’Union européenne




Le 27 Juillet 2018, par Anton Kunin

Malgré un salaire brut des plus élevés dans l’Union européenne, les Français disposent d’un pouvoir d’achat relativement peu important comparé à leurs voisins, apprend-on d’une étude de l’Institut économique Molinari.


L’importance des prélèvements obligatoires ne coïncide pas avec un meilleur bien-être

Les salariés français ont beau être bien payés, ils ne figurent pas parmi les Européens ayant le pouvoir d’achat le plus élevé pour autant. En effet, selon les calculs de l’Institut économique Molinari, les Français gagnent 56 815 bruts par an en moyenne, ce qui les classe au 6e rang parmi les Européens les mieux payés. Cependant, les Français supportent une pression fiscale très importante (56,73% du salaire brut), résultat : en termes de pouvoir d’achat, ils n’arrivent qu’onzièmes, avec 24 582 euros de revenu disponible par an en moyenne.

Autre mauvaise nouvelle : l’importance de ces prélèvements ne coïncide pas forcément avec un meilleur niveau de vie. Le croisement avec des travaux de l’OCDE (étude « Comment va la vie ? ») montre que la France, première de l’UE en taux d’imposition réel du salarié moyen, n’est que 11e de l’UE dans la dernière livraison de « Better Life de l’OCDE » (22 pays de l’UE notés), 12e en termes de satisfaction vis-à-vis de la vie, 12e en termes de santé perçue et 17e en termes de chômage.

Réduire la pression fiscale n’aura pas forcément de conséquences négatives

La qualité de vie semble en effet meilleure dans plusieurs pays ayant une pression fiscale et sociale moindre : c’est le cas des pays à tradition sociale bismarckienne (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Belgique…), des pays beveridgiens (Royaume-Uni, Irlande…) et de tous les pays du Nord (Suède, Finlande, Danemark).

« À moyen terme, l’enjeu français reste d’accentuer les baisses de charges et d’impôts. Cela passe par une remise à plat du périmètre de l’action publique et, contrairement aux idées en vogue, par une rupture avec le mouvement d’étatisation de la protection sociale. L’expérience montre qu’en termes de protection sociale la centralisation n’est pas la panacée, loin de là », commente ces résultats Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari et co-auteure de l’étude.