Les superprofits des entreprises profitent à l'État, selon le président du Medef




Le 31 Aout 2022, par François Lapierre

Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, et Élisabeth Borne se sont renvoyés la balle sur la question des « superprofits » des entreprises. Alors que plusieurs pays européens mettent en place des taxes exceptionnelles, ce n'est pas le cas de la France.


L'État superprofiteur ?

Le débat fait actuellement rage concernant la possibilité de taxer les « superprofits » engrangés par certaines entreprises comme TotalEnergies, qui surfe sur la flambée des cours de l'énergie. Contrairement à d'autres pays européens, la France a renoncé à mettre en place une telle taxe, du moins pour le moment. Élisabeth Borne a expliqué au Parisien que cette question pourrait être de nouveau posée, même si la Première ministre préfère que les entreprises baissent leurs prix pour les consommateurs et donnent du pouvoir d'achat aux salariés.

Dans une interview à France Inter, Geoffroy Roux de Bézieux a répliqué : « Qui est le plus grand superprofiteur, si j'ose, qui fait les plus grands superprofits ? C'est l'État », a-t-il asséné. Le président du Medef a relevé que les recettes fiscales du premier semestre 2022 ont augmenté de 27 milliards d'euros « grâce aux superprofits des entreprises ». Une bonne nouvelle pour ces entreprises, « mais aussi pour les Français, pour l'État ».

Signal d'attractivité

Geoffroy Roux de Bézieux a par ailleurs rétorqué que si le Royaume-Uni avait mis en place une telle taxe sur les profits des groupes pétroliers, c'est parce que le pays a «  un taux d'impôt qui est 10% inférieur au nôtre »… Il s'est aussi félicité que la fiscalité française avait le mérite de la stabilité, « un signal clair d'attractivité ». La France est dans « une situation économique qui est moins mauvaise qu'ailleurs, n'augmentons pas les impôts ».

Élisabeth Borne a rétorqué, pendant l'université d'été du Medef, au président de l'organisation. La locataire de Matignon a déclaré que « non, il n'y a pas de superprofits du côté de l'État ». L'État a en effet engagé de lourdes dépenses pour protéger le pouvoir d'achat des Français, mais aussi pour soutenir les entreprises en difficulté.


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