Les taxes sur l'alcool pourraient augmenter en 2024




Le 22 Aout 2023, par La rédaction

Dans le cadre du budget 2024 de la Sécurité sociale, le gouvernement français envisage d'augmenter les taxes sur l'alcool. Cette mesure suscite déjà de vives réactions, notamment de la part des viticulteurs, et s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la surconsommation d'alcool.


Jusqu'à 2 euros sur les alcools forts

L'exécutif réfléchit à la possibilité d'augmenter les taxes prélevées sur les boissons alcoolisées, y compris le vin, la bière et les alcools forts comme le rhum. Les « droits d'accise », qui sont appliqués à ces produits, pourraient être indexés plus étroitement à l'inflation, supprimant le plafond actuel de 1,75% et les calculant à partir de l'année N-1. Selon les calculs, ces taxes pourraient grimper d'environ 5% en 2024 si la mesure était appliquée, contre 1,6% en 2023. 

Du côté du consommateur, cela représenterait une hausse de 0,3 centime pour une bouteille de vin et de 1 à 2 euros pour les alcools forts. Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, se dit favorable à une telle indexation au micro de BFMTV et RMC : « Il y a aujourd'hui un mécanisme d'indexation. Je suis favorable, a minima, à ce qu'il soit maintenu, et après on verra si ce mécanisme est accéléré », a-t-il expliqué. 

Des taxes sur l'alcool qui ne passent pas

L'idée de l'augmentation a suscité la colère dans les régions viticoles, notamment dans le Bordelais et le Languedoc. Les viticulteurs ont exprimé leur inquiétude, craignant que cela envoie un mauvais signal à un secteur déjà très taxé et en difficulté dans de nombreux bassins de production. Jérôme Despey, premier vice-président de la FNSEA en charge de la filière viticole, a jugé que cette mesure ne serait « vraiment pas supportable ».

Le sujet a également provoqué des remous au sein de la majorité, et Bercy pourrait l'abandonner avant la présentation du projet de loi de finances 2024 pour la Sécurité sociale. Cependant, certains défenseurs de la proposition vantent les bénéfices potentiels en matière de santé publique, notamment dans la lutte contre l'alcoolisme. Le médecin Bernard Basset, président d'Association Addictions France, a regretté « une forme de censure de la santé publique », rappelant les 40.000 morts par an liés à la consommation d'alcool.


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