Lignes aériennes intérieures : leur suppression concerne toutes les compagnies aériennes




Le 22 Juin 2020, par La rédaction

Air France ne sera pas la seule compagnie aérienne à ne plus pouvoir assurer une liaison où il existe une alternative en train en moins de deux heures et demie : ce sera le cas pour tous les transporteurs aériens.


Moins de deux heures et demie en train

La précision était attendue, c'est le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui l'a apportée au micro de RTL. Les lignes aériennes intérieures où existe une alternative en train en moins de deux heures et demie seront supprimées. Cela vaut pour Air France, mais ce sera également le cas pour toutes les compagnies aériennes. Cette obligation avait été demandée par l'État dans le cadre du plan de sauvetage d'Air France, au chapitre des conditions environnementales. « Parmi ces conditions, c'est effectivement qu'Air France se retire des lignes, notamment vers Orly, pour lesquelles existe une alternative ferroviaire à moins de deux heures et demie », a rappelé le secrétaire d'État,

Pour Jean-Baptiste Djebbari, il n'est « évidemment » pas envisageable que d'autres opérateurs, « notamment low cost », puissent prendre la place d'Air France sur ces liaisons. « Nous prendrons un arrêté pour des raisons environnementales, compatible évidemment avec le droit européen, de manière à ce qu'il n'y ait pas, effectivement, ces effets de distorsion de concurrence », a-t-il affirmé. Les lignes seront supprimées en lien avec les régions, souligne le secrétaire d'État. Les discussions débuteront cet été.

Aide massive de l'État

Cette possibilité de distorsion de la concurrence n'était pas du goût d'Air France, qui va devoir réduire la voilure après ces longues semaines de confinement, de restriction des déplacements et de fermeture des frontières. Pour aider la compagnie aérienne, l'État a mis la main au portefeuille : Air France va en effet recevoir 7 milliards d'euros en prêts et aides. « Des dizaines de milliers d'emplois seraient aujourd'hui en danger » sans le soutien des pouvoirs publics.

La rumeur court que la direction du groupe pourrait annoncer de 8.000 à 10.000 suppressions de postes. Jean-Baptiste Djebbari en a conscience, expliquant que « personne ne sait dire quel sera l'état du transport aérien dans six mois, dans un an, dans 18 mois ». D'après lui, le gouvernement a bien fait de voler au secours d'Air France-KLM, tout en regardant « en transparence et en lucidité ce qui va advenir du transport aérien et qu'Air France s'ajuste ».