Lobbying : toujours une pratique de l’ombre en France




Le 23 Octobre 2014, par Aurélien Delacroix

Le lobbying est-il un problème en France ? À en croire un rapport de l'ONG Transparency International, il faut croire que oui : l’activité de conseil et de soutien à toutes sortes de causes privées est mal encadré et surtout, son opacité jette un voile sur certaines décisions prises par les parlementaires.


(c) Shutterstock/EconomieMatin
Alors que le lobbying a pignon sur rue dans les pays anglo-saxons, en France cette activité reste bien peu transparente. Transparency International a calculé que seuls 27% des éléments soulevés par l’ONG sont pris en compte dans l’Hexagone. Une « quasi absence de règles » qui pose problème à la démocratie en elle-même, puisqu’il est pratiquement impossible de retracer une décision politique. Il existe en France un risque réel de dérive à ce niveau.

En plus du problème de traçabilité des décisions publiques, l’ONG pointe du doigt un souci d’équilibre dans l’équité d’accès entre représentants et décideurs, ainsi qu’un manque d’intégrité. Cela aboutit par exemple à l’affaire du Mediator, derrière laquelle se cachait « des pratiques de lobbying irresponsables et opaques » qui ont abouti au drame humain que l’on sait.

Les lobbys, en France, sont bien mal connus. Les différents rapports parlementaires sur le sujet font état de 4 635 organisations et 15 447 personnes agissant pour le compte de telle ou telle entreprise; mais officiellement, on ne compte que 162 organisations de lobbys et 733 personnes seulement travaillant auprès de l’Assemblée nationale, et seulement 97 au Sénat. Il ne fait pourtant guère de doute qu’il y en a bien plus.

 


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