Logement social : le bilan 2016 est mitigé




Le 22 Mars 2017, par Anton Kunin

Malgré des avancées notables en matière de construction de logements sociaux, nombreuses sont les communes qui ne remplissent pas les objectifs de construction fixés par la loi SRU.


Logement social : l’année 2016 signe un record quasi-absolu de mises en chantier

Malgré les difficultés, la France continue à construire des logements sociaux : tel est le message général qui se dégage de la présentation par Emmanuelle Cosse, la Ministre du Logement, du bilan 2016 du secteur. Alors que depuis 2010 la production de logements sociaux était en recul, la tendance s’est inversée en 2012 pour repartir à la hausse. Entre 2015 et 2016, le nombre de logements sociaux financés a augmenté de 14 %. 130 316 logements ont été mis en chantier en 2016, un niveau atteint seulement une fois depuis la création du dispositif en 2000. Sur cinq ans, ce sont 553 811 nouveaux logements sociaux qui ont été lancés.

En Ile-de-France, où la carence de logements sociaux est particulièrement aigüe, 35 883 logements ont été financés en 2016. En cinq ans, leur nombre a augmenté de 25 %. Par ailleurs, la moitié des logements construits dans cette région sont des logements sociaux.

1 281 communes ne respectent pas les objectifs de construction de logements sociaux

Cependant, quelques points noirs viennent ternir le tableau, et ils ne sont pas négligeables. 45 % des communes à travers la France n’atteignent toujours pas l’objectif de construction de logements sociaux qui leur est imposé. La situation est la plus préoccupante en région PACA où seuls 23 % des communes ont rempli l’objectif. La Corse suit de près, avec seulement 25 % de communes en règle.

Sur les 1 218 communes ne respectant pas les objectifs, 615 ont dû passer au porte-monnaie pour verser à l’État une forme d’amende, appelée « prélèvement ». 461 communes en ont été exonérées car elles ont su prouver qu’elles engageaient des moyens financiers importants en faveur du logement social sur leur territoire. Au total, ce sont 51 millions qui ont été prélevés par l’État auprès de communes récalcitrantes. Mais pour 219 communes, cette peine n’a pas suffi : en plus du prélèvement, l’État les enjoint à construire.