Lourdes pertes pour Uber, qui mise sur la livraison de repas




Le 10 Aout 2020, par François Lapierre

Heureusement, Uber peut compter sur la livraison de repas pour compenser un peu les lourdes pertes subies par son activité principale de trajets avec chauffeur. L'entreprise attendra 2021 pour afficher des profits.


Les VTC ne font plus recette

Les restrictions de déplacement et les mesures de confinement ont poussé les consommateurs à faire appel aux services de livraison de repas durant le deuxième trimestre. Une activité qui permet aux résultats trimestriels de Uber de ne pas plonger complètement : le chiffre d'affaires a atteint 2,2 milliards de dollars entre avril et juin, soit 29% de moins par rapport au même trimestre de l'an dernier. Les recettes provenant des courses avec chauffeurs ont dégringolé à 790 millions de dollars, un chiffre en chute libre de 67%. En revanche, l'activité de livraison de repas a multiplié son chiffre d'affaires par deux, à 1,2 milliard de dollars.

Elle ne suffit pas à compenser la baisse brutale de l'activité centrale d'Uber, qui affiche une perte s'établissant à 1,8 milliard de dollars au deuxième trimestre. Dara Khosrowshahi, le PDG de l'entreprise, l'a assuré : si les restrictions se poursuivent ou sont rétablies là où elles avaient été levées, l'activité de livraison de repas permettra de compenser le recul du chiffre d'affaires des trajets avec chauffeurs. 

Cap sur la livraison de courses à domicile

Uber ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Au début de l'été, le groupe mettait la main à la poche pour racheter Postmates, une application de livraison de repas. Elle a coûté 2,65 milliards de dollars, une somme très importante pour un groupe qui multiplie les pertes depuis toujours. Mais il s'agit de se renforcer dans un secteur économique manifestement voué à un grand avenir. Uber s'intéresse également au créneau des livraisons de courses à domicile, incarné par la filiale Cornershop.

Cette opportunité est même qualifiée de « bien plus importante » que prévu par la direction d'Uber. Mais elle représente encore des investissements pour une rentabilité qui ne cesse de s'éloigner. Les premiers profits étaient ainsi attendus pour le printemps 2020 ! La situation sanitaire actuelle l'a repoussé à plus tard, à 2021, selon le patron de l'entreprise qui a lancé un plan de réduction des coûts : 25% des effectifs ont ainsi été remerciés.


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