Luca de Meo veut faire la révolution chez Renault




Le 11 Septembre 2020, par Aurélien Delacroix

Luca de Meo, le nouveau directeur général de Renault, est à la manœuvre en cette rentrée. Après avoir dévoilé les grandes lignes stratégiques qui seront affinées en début d'année prochaine, le dirigeant a détaillé sa priorité : la rentabilité.


Réduction des coûts

La « RENAULuTion » : c'est ainsi que Luca de Meo qualifie la transformation du groupe Renault qu'il entend impulser dans les prochains mois. Dans un mémo interne publié par Les Echos, le directeur général fait part de son principal projet : retrouver le chemin de la rentabilité. « Nos nouveaux modèles ne sont pas assez profitables », écrit-il en toutes lettres. Pour y parvenir, il faudra non seulement que les véhicules montent en gamme mais aussi réaliser des économies. La précédente direction de Renault avait mis en œuvre un plan de réduction des coûts à hauteur de 2 milliards d'euros d'ici 2020, mais « il faudra peut-être aller plus loin que prévu ». Luca de Meo estime qu'il s'agit d'une « base », pas d'une fin en soi.

Il faut donc éventuellement s'attendre à des suppressions de postes supplémentaires (Renault doit déjà tailler dans ses effectifs à hauteur de 15.000 postes). Autre levier pour réaliser des économies : réduire la voilure de l'internationalisation du constructeur automobile. Et puis il faut aussi couper dans le gras du catalogue actuel : l'offre devra se réduire dans les gammes et les produits « d'environ 30% ». Pas question cependant de céder en volume ni en couverture de segment, prévient-il. Des choix difficiles sont à l'horizon.

Une gamme électrique à moins de 20.000 €

Luca de Meo ne s'en cache pas. Son modèle, c'est le groupe PSA. Le constructeur concurrent « était quasiment en faillite il y a cinq ans. L'entreprise est aujourd'hui une référence dans le secteur et en matière de rentabilité ». L'exemple à suivre, c'est celui du 3008 qui a permis à Peugeot de monter en gamme, ce qui fait d'ailleurs l'admiration de l'industrie. « Je n'ai pas peur d'envisager une hausse de 25-30% du prix de transaction moyen pour ce segment », précise le DG de Renault.

Enfin, Luca de Meo annonce la mise en place d'un projet « que de nombreux concurrents vont nous envier » : une gamme de véhicules électriques « emblématiques [et] rentables » à un prix d'entrée de moins de 20.000 euros, fabriqués en France. Un sacré pari qui, s'il est réussi, pourrait renforcer les positions de la marque au losange sur le marché de l'électrique. 


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